Incendies ravagent plus de 600 hectares à Saraya : les eaux et forêts en alerte

Dans le département de Saraya, situé dans la région de Kédougou, une série de feux de brousse a dévasté 657,6 hectares de tapis herbacé entre le 4 novembre 2024 et le 31 janvier 2025. Selon le commandant Papa Gora Dieng, responsable du secteur départemental des eaux et forêts, un total de 53 incendies a été répertorié au cours de cette période.

Le commandant Dieng a précisé lors d’un entretien avec l’APS que l’arrondissement de Bembou a été particulièrement touché, enregistrant 33 incidents qui ont détruit 389 hectares. Dans la commune de Saraya, 17 incendies ont consumé 122 hectares, tandis que trois autres ont ravagé 9,6 hectares de végétation.

Ces feux ont eu des conséquences écologiques importantes, notamment la perte de certaines espèces de la flore et de la faune locales. M. Dieng a souligné la dégradation du biotope, qui se manifeste par une diminution drastique de la productivité des sols, une régénération naturelle entravée et une augmentation des phénomènes d’érosion.

Outre les impacts environnementaux, ces incendies ont également causé des effets socio-économiques préoccupants, tels que la destruction de récoltes, ce qui, selon M. Dieng, peut entraîner famine et malnutrition. Des habitations ont été réduites en cendres et des vies humaines perdues à cause de ces sinistres.

En réponse à ces défis, les services départementaux ont initié des efforts pour contrôler la propagation des feux en traitant 67,27 hectares de terres. Les zones les plus vulnérables, notamment celles proches des concessions minières et des villages environnants, ont reçu une attention particulière. Cependant, la sécurisation de ces installations reste un défi de taille.

Pour renforcer les capacités locales, des comités de lutte contre les incendies ont été formés à travers le département. Ces comités ont reçu des équipements basiques tels que gants, râteaux, faucilles, coupe-coupes, fourchettes et brouettes, bien que le commandant Dieng ait noté une insuffisance de ces équipements.

Les difficultés rencontrées lors de cette campagne incluent non seulement le manque de matériels, mais aussi des problèmes logistiques, la passivité des collectivités locales, ainsi que des lacunes dans la couverture médiatique et téléphonique. Ces restrictions rendent complexe la coordination efficace en période de risque d’incendies.