Guinée: le chef de la junte annonce la création d’une « Direction générale des élections »

Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le général Mamadi Doumbouya, a annoncé la création d’une « Direction générale des élections », en vue de l’organisation le 21 septembre d’un référendum sur une nouvelle Constitution.
Cette annonce a été faite dans un décret lu samedi soir à la télévision nationale.
Cette nouvelle entité est placée sous l’autorité du ministre en charge de l’Administration du territoire et de la décentralisation, et est dotée d’une autonomie financière.
Selon le décret, elle sera notamment chargée d' »organiser les élections politiques et les référendums en République de Guinée » et d' »établir et réviser le fichier électoral biométrique sur la base de recherche du registre national de l’état civil et du registre national des personnes physiques de façon continue ».
Elle doit aussi « participer à la création et à l’opérationnalisation d’une force spéciale de sécurisation des élections ».
Ce nouvel organisme est dirigé par un directeur général « nommé par décret du président de la République ».
Sous pression internationale, la junte du général Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2021, s’était initialement engagée à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, mais ces échéances n’ont pas été respectées.
Le général Doumbouya avait promis dans ses voeux du Nouvel An que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ».
Début avril, les militaires ont annoncé pour le 21 septembre l’organisation de ce référendum sur une nouvelle Constitution, une consultation que la junte présente comme une première étape devant aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel.
Mi-mai, le Premier ministre Amadou Oury Bah avait en outre annoncé « tout faire » pour que des élections présidentielle et législatives se tiennent en Guinée « en décembre ».
Plusieurs personnalités du pouvoir en Guinée ont fait publiquement part ces derniers mois de leur soutien à une candidature du général Doumbouya, malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter à une future présidentielle.
Une « charte de transition » établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte, du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections.
L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.
L’opposition et la société civile guinéennes critiquent l’exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir par la junte, régulièrement accusée de réprimer les voix dissidentes.
Comprenez-vous l’importance de la prestation de serment des troupes au Président Trump ? « Monsieur le Président, je jure solennellement que je soutiendrai et défendrai la Constitution des États-Unis d’Amérique contre tous les ennemis, étrangers ou nationaux, que je garderai une foi sincère, et que je lui prêterai allégeance, et que j’obéirai aux ordres du Président des États-Unis. » Il est intéressant de noter qu’il est ici question des ennemis étrangers OU nationaux, et que le mot « légitimes » associé au mot « ordres » a été omis. La plupart des serments d’engagement comportent cette distinction importante : « J’obéirai aux ordres légitimes du Président et de mes supérieurs et leur porterai sincèrement allégeance », le mot « légitimes » ayant été omis, c’est intéressant à noter, ainsi qu’il n’est question d’obéir qu’au Président.
« Ca va faire mal ! »
Tiken Jah Fakoly