Guinée-Bissau : Guy Marius Sagna interpelle la CEDEAO sur son silence face aux dérives d’Embaló

Guinée-Bissau : Guy Marius Sagna interpelle la CEDEAO sur son silence face aux dérives d’Embaló

Lors de la première session ordinaire du Parlement de la CEDEAO pour l’année 2025, tenue à Abuja, le député sénégalais Guy Marius Sagna a livré une intervention musclée sur la situation politique en Guinée-Bissau, les menaces terroristes au Bénin et la sécurité dans l’espace ouest-africain.

Prenant la parole au nom de la délégation sénégalaise composée de six parlementaires (Guy Marius Sagna, Fatou Ba, Fatma Gueye, Amdiatou Diaby, Ismaïla Abdou Wane et Mamadou Mory Diaw), l’élu a exprimé son inquiétude face au mutisme de l’organisation sous-régionale sur certaines dérives institutionnelles.

Crise en Guinée-Bissau : un « coup d’État constitutionnel »

« Le président Embaló n’avait pas le droit de dissoudre une Assemblée nationale en place depuis moins de douze mois. La Constitution bissau-guinéenne l’interdit », a martelé Guy Marius Sagna, qualifiant cet acte de « coup d’État constitutionnel ». Il a fustigé l’inaction de la CEDEAO, qui, selon lui, ne s’indigne que lorsqu’il s’agit de putschs militaires, oubliant que ceux-ci sont souvent les conséquences directes de violations graves des constitutions par des civils.

L’élu sénégalais a rappelé que l’organisation s’était empressée de demander aux autorités de transition du Mali, du Burkina Faso et du Niger d’organiser des élections dans des contextes de guerre, tout en fermant les yeux sur les dérives autoritaires de certains chefs d’État membres.

« Nous portons la Guinée-Bissau dans notre cœur »

Appelant à éviter une nouvelle escalade dans ce pays, Guy Marius Sagna a exhorté la CEDEAO à dire la vérité et à appeler le président Embaló à revenir à la légalité : « Il doit organiser des élections, respecter la Constitution et cesser d’empêcher le Parlement de la CEDEAO d’accomplir ses missions de paix. »

Hommage aux soldats béninois tués et appel à une action régionale contre le terrorisme

M. Sagna a également exprimé son émotion suite à l’assassinat de 54 membres des forces de défense et de sécurité béninoises par des groupes terroristes. Il a appelé à une mobilisation régionale plus vigoureuse contre cette menace.

« Si la CEDEAO est incapable d’aider le Bénin, le Nigeria ou les autres États confrontés au terrorisme, alors les peuples finiront par se demander à quoi elle sert », a-t-il averti, reprenant la formule d’Amílcar Cabral : « La sécurité précède le développement. »

Un plaidoyer pour une CEDEAO au service des peuples

Concluant son intervention, le député sénégalais a insisté sur la nécessité pour le Parlement communautaire de jouer un rôle actif dans la défense des principes démocratiques, des droits des peuples et dans la lutte contre l’insécurité. « Nous devons contribuer énergiquement à aider nos États à assurer la sécurité de leurs citoyens. »

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