Touba a célébré le Grand Magal ce mercredi 13 août, commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme. Cet événement religieux majeur a rassemblé des musulmans du monde entier autour du thème de la « Citoyenneté » et de la « célébration de la foi qui transcende les frontières ».
Un événement spirituel d’envergure internationale
Le Magal, commémoré chaque 18 Safar du calendrier lunaire musulman, est un événement central pour la communauté mouride. Il marque le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927) au Gabon en 1895. L’édition 2024 du Magal, qui s’est tenue le 23 août, avait également rassemblé une foule immense de fidèles.
Le sens profond du Magal
Pour les mourides, le Magal symbolise la fin des épreuves subies par Cheikh Ahmadou Bamba avant son exil. Cet exil, qui s’est prolongé en Mauritanie puis en résidences surveillées au Sénégal, a duré jusqu’en 1927. C’est à Diourbel, en 1921, que Cheikh Ahmadou Bamba a institué le Magal, invitant ses disciples à se joindre à lui dans la reconnaissance envers Dieu pour les grâces reçues.
Le « Berndé » : partage et solidarité
La tradition du « Berndé », instaurée par Cheikh Ahmadou Bamba, consiste à préparer des repas copieux offerts gracieusement aux pèlerins et aux plus démunis. Des milliers de bœufs et de chameaux sont immolés, et d’importantes quantités de nourriture et de boissons sont distribuées, symbolisant le partage, la solidarité et l’entraide.
Des actes de dévotion et de recueillement
Outre la dimension festive, le Magal est marqué par des actes de dévotion. Les pèlerins effectuent des visites pieuses (« Ziars ») sur les tombes des figures importantes du mouridisme. Des récitals du Coran, des séances de « Zikr », des conférences et des expositions sont également organisés pour célébrer l’héritage spirituel et culturel mouride.
L’évolution du Magal au fil du temps
Initialement célébré dans un cadre restreint à Diourbel, le Magal a pris de l’ampleur au fil des ans. Après le décès de Cheikh Ahmadou Bamba, son fils et premier Khalife, Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké, a perpétué la tradition. C’est en 1948 que le deuxième Khalife, Serigne Fallou Mbacké, a décidé de centraliser la célébration du Magal à Touba, où elle est désormais placée sous l’autorité du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. « Serigne Touba avait enjoint aux bienfaits du Magal un acte aussi festif que dévotionnel qu’on appelle communément le « Berndé » » , selon Sud Quotidien.