Mustapha Karmim, un passager français membre de la Flottille de la Liberté, a été enlevé par l’armée israélienne lors d’une tentative de briser le blocus de Gaza. Dans un témoignage livré à l’agence Anadolu, il a détaillé les conditions de son enlèvement et de sa détention, qu’il qualifie de traitements « inhumains », et a réaffirmé sa détermination à poursuivre les actions pacifiques.
Selon son récit, l’intervention s’est déroulée à l’aube du 8 octobre, entre 4 h et 6 h du matin. « Ça s’est fait très rapidement », a-t-il expliqué, précisant que les communications ont été coupées par des brouilleurs juste avant l’arrivée d’un zodiac. Face à l’imminence de l’abordage, les passagers ont jeté leurs téléphones à la mer. Une fois à bord, les soldats cagoulés ont immédiatement détruit les caméras à coups de crosse et sectionné les câbles de communication. Les passagers ont été contraints de se mettre à genoux, mains en l’air, avant d’être fouillés.
Les activistes ont ensuite été transférés sur un navire militaire de grande taille. Là, ils ont été enregistrés et marqués avec des serflex numérotés. Mustapha Karmim décrit des conditions de détention précaires : des cabines exiguës, une hygiène limitée avec une douche sans tuyau, et une nourriture constituée de pain au lait périmé. Le trajet jusqu’au port d’Ashdod aurait duré environ douze heures, durant lesquelles le stock limité de médicaments a été partagé entre les passagers souffrants.
À leur arrivée à Ashdod, les procédures se sont durcies. « On avait un officier à gauche, un officier à droite qui nous a pris par les mains […] et il nous faisait marcher accroupi », a-t-il rapporté. Les activistes ont subi des fouilles corporelles approfondies et répétées. Il a également affirmé que certains, comme le skipper Antoine, ont été victimes de violences physiques. « Antoine était attaché avec des vraies menottes […] on l’a frappé, plus d’une dizaine de coups », avant d’être placé à l’isolement.
Les conditions nocturnes en cellule étaient marquées par des pressions psychologiques : lumières allumées en permanence, réveils fréquents et bruits constants. Les rations alimentaires se limitaient à deux tranches de pain de mie avec de la confiture. Malgré ces épreuves, une forme de solidarité s’est organisée entre les détenus.
Une différence de traitement consulaire a été observée. Selon Mustapha Karmim, « les Espagnols ont été rapatriés les premiers. Leur gouvernement a affrété un avion ». En revanche, il a déploré le soutien de la France, le qualifiant de minime : « La France, ce que j’ai eu moi de la France, c’est un stylo France consulaire, deux cigarettes, un petit paquet de gâteaux et le droit de passer un appel ». Il a salué le rôle de la Turquie, qui a pris en charge l’accueil, l’hébergement et le retour de tous les ressortissants, quelle que soit leur nationalité.
Concernant la situation à Gaza, Mustapha Karmim a jugé le cessez-le-feu insuffisant, affirmant qu’il a été « violé plus de cinquante fois ». Cette perception d’une trêve précaire est partagée au niveau international, où la situation humanitaire reste une préoccupation majeure. Il a annoncé qu’une nouvelle flottille, « encore plus puissante », était en préparation. « Tant que Gaza sera sous blocus, je ferai tout pour qu’on envoie d’autres flottilles. Tant qu’il le faudra, on reprendra la mer », a-t-il conclu.
Que voulez-vous espérer d’autre ? Les occidentaux roulent tous pour les juifs. D’ailleurs ils ne s’en cachent pas.