Chaque année, le Gamou rassemble des millions de fidèles autour de la mémoire du Prophète Mohammed (PSL). Au-delà de la ferveur religieuse, cette célébration incarne un héritage spirituel et social transmis par les confréries, véritable socle de la stabilité et de la cohésion du Sénégal.
Ce jeudi 4 septembre, le Sénégal entier s’illumine à l’unisson pour célébrer le Gamou, commémoration de la naissance du Prophète Mohammed (PSL). De Tivaouane à Médina Baye, en passant par Léona Niassène, Thiénaba et bien d’autres foyers religieux, la ferveur populaire s’exprime dans chaque rue, chaque quartier et chaque village.
À l’origine de ces foyers, des figures fondatrices des différentes tarikhas, dont la mission première fut la propagation de l’islam. Ces pionniers ont bâti des confréries devenues, au fil du temps, des remparts contre les dérives et les fléaux modernes. Aujourd’hui encore, près des trois quarts des Sénégalais s’identifient à un guide religieux et suivent ses enseignements.
« Les héritiers de ces grandes figures perpétuent un legs inestimable. Leur rôle dépasse la sphère spirituelle : ils participent à la stabilité et à l’équilibre du pays », explique un chercheur en sciences religieuses. L’histoire retient que les fondateurs des confréries, par l’éducation et la formation des esprits, ont su faire face à la domination coloniale, forgeant une société difficile à manœuvrer et attachée à ses valeurs.
Le Gamou, moment de communion universelle, traduit cette continuité. Les programmes sont riches : lectures du Saint Coran, récitations de khassaïdes (poèmes et écrits des anciens), visites pieuses aux guides religieux, chants et panégyriques dédiés au Prophète. Dans les grandes cités spirituelles comme Tivaouane ou Médina Baye, les fidèles affluent par milliers, remplissant les mosquées et les espaces publics.
« Le Sénégal est l’un des rares pays où la célébration de la naissance du Prophète prend une telle dimension de grandeur, de dévotion et de spiritualité », affirmait Serigne Cheikh Al Maktoum. Et d’ajouter : « Celui qui minimiserait cette ferveur religieuse risquerait de passer à côté de la véritable identité de ce peuple. »
En ce jour sacré, chants, prières et invocations résonnent partout dans le pays. Un moment où les cœurs se tournent vers Dieu et où les voix s’élèvent, cordes vocales, Coran et khassaïdes à la main, pour magnifier l’amour du Prophète Mohammed (PSL).
Bon Gamou à toutes et à tous !