Gabon : François Hollande pointe du doigt l’inaction de la communauté internationale face aux coups d’État en Afrique

La réaction insuffisante de la communauté internationale, incluant la France, face au premier coup d’État au Mali est un sujet de regret pour l’ancien président de la République François Hollande. Il a exprimé cette déception le mercredi 30 août sur franceinfo, au moment où des militaires gabonais ont annoncé la fin du régime en place dans leur pays.

L’ancien chef de l’État estime que les contestations au Gabon concernant l’élection présidentielle pourraient être à l’origine de ce coup d’État. Les militaires gabonais ont annoncé la dissolution des institutions juste après la proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle, qui ont consacré la victoire du président Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans.

François Hollande souligne qu’il y a déjà eu cinq putschs sur le continent africain et dans l’Afrique francophone depuis 2020, notamment au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Tchad et au Niger. Il s’inquiète du fait que l’absence de réaction suffisamment nette après le coup d’État contre Imbrahim Boubacar Keïta en 2020 à Bamako ait pu encourager cette contagion. Selon lui, l’acceptation de ce premier putsch a enhardi les militaires dans cette région.

Il considère que la fermeté d’Emmanuel Macron après le putsch au Niger aurait dû être manifestée dès le premier coup d’État au Mali. L’ancien président se questionne sur le manque de réaction équivalente trois ans plus tôt lorsque le président malien a été renversé par des militaires. Cependant, François Hollande estime que ce n’est pas à la France de décider de l’avenir de l’Afrique, mais plutôt à la Cédéao ou à l’Union africaine.

Il précise que la France n’a pas à intervenir militairement pour rétablir un chef d’État, une pratique qui appartient à une époque révolue. François Hollande appelle le gouvernement à se tourner vers les Africains, et notamment les Africains de l’Ouest, pour leur dire que c’est à eux de faire en sorte que les coups d’État ne restent pas impunis.