G7 : Un communiqué commun signé dans la divergence

Le premier ministre canadien Justin Trudeau, qui présidait le sommet, a annoncé que les dirigeants du G7 avaient notamment signé samedi un texte de compromis sur le commerce. En revanche, il n’y a pas eu de consensus sur le climat.

Le sommet du G7 est terminé et «nous avons un communiqué commun», a annoncé samedi soir lors d’une conférence de presse, le premier ministre canadien Justin Trudeau qui a présidé le sommet du G7, pendant deux jours à La Malbaie, petite ville du Québec à l’est du Canada. Le dirigeant canadien a estimé que ce sommet était «un succès». «On a su rassurer ceux qui doutaient de notre capacité à travailler ensemble», a-t-il déclaré face aux journalistes. Il a notamment évoqué des progrès réalisés autour de l’égalité des sexes, les énergies propres, la sécurité mondiale et la croissance économique tout en reconnaissant qu’ils n’avaient pas réussi avec ses partenaires à faire changer la position de Donald Trump sur les questions commerciales.

Dans ce communiqué final, très important aux yeux des diplomates mais dénué de tout caractère contraignant, les pays du G7 ont signé un texte de compromis sur le commerce. Négocié de haute lutte, il ne règle toutefois pas le conflit actuel sur les droits de douane entre les États-Unis et ses six partenaires. «Nous soulignons le rôle crucial d’un système commercial international fondé sur des règles et continuons à combattre le protectionnisme», peut-on lire dans le communiqué final de 28 points et huit pages. La mention de nécessaires «règles» collectives était une exigence des Européens, qui n’ont eu de cesse de dénoncer les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.

Moderniser l’OMC

La partie du texte consacrée au commerce a été signée par les sept pays du G7, y compris les États-Unis de Donald Trump. Le communiqué répond à certaines exigences du président américain. Il reprend le mot de «réciproque» pour le libre-échange, qui se doit d’être également «libre, équitable et mutuellement avantageux». Et il précise: «Nous nous engageons à moderniser l’OMC (Organisation mondiale du commerce) afin de la rendre plus juste dès que possible. Nous ferons tout notre possible pour réduire les barrières tarifaires, les barrières non-tarifaires et les subventions».

Abattre ces obstacles au commerce est l’un des points mentionnés par Donald Trump au cours du sommet. Mais, signe que les tensions commerciales actuelles ne se sont pas apaisées, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, l’hôte du sommet, a confirmé que son pays appliquerait bien dès le 1er juillet des droits de douane en représailles à ceux imposés par Washington à l’acier et l’aluminium. «Ces tarifs illégitimes doivent recevoir une réponse équivalente», a-t-il déclaré au cours de sa conférence de presse finale, précisant que ces représailles seraient mises en œuvre «sans ciller».

Pas de consensus sur le climat

Emmanuel Macron, quant à lui, a également confirmé que les droits de douane décidés par l’Union européenne à l’encontre les États-Unis s’appliqueraient à partir de juillet. «Sur ce sujet il n’y a pas de changement, cela dépendra de si les États-Unis décident de revenir en arrière», a déclaré le président français au cours d’une conférence de presse. Donald Trump lui-même, en quittant le sommet samedi matin, n’a pas adouci ses complaintes à l’égard de l’Union européenne et du Canada, tout en saluant les progrès réalisés pendant le sommet. Et il a tweeté plus tard: «Les États-Unis ne laisseront pas les autres pays imposer des tarifs massifs et des barrières tarifaires contre leurs agriculteurs, leurs travailleurs et leurs entreprises».

En revanche, aucun consensus n’a été trouvé sur le climat, les États-Unis faisant cavalier seul sur ce sujet. Les six pays restant vont donc promouvoir la lutte contre le changement climatique, sans les Américains qui avaient quitté l’accord de Paris censé contenir le réchauffement planétaire. Le premier ministre canadien a également annoncé que cinq pays sur sept s’étaient entendus pour établir «une charte du plastique» afin de protéger les océans, sans préciser les pays en question. Par ailleurs, les dirigeants du G7 ont appelé la Russie à cesser de «saper les systèmes démocratiques» et se sont engagés à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.

Le sommet du G7 se tiendra à l’été 2019 «dans la belle ville de Biarritz» (Pyrénées-Atlantiques), a annoncé samedi Emmanuel Macron, dont le pays prendra la présidence du groupe le 1er janvier 2019.

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