Fuite en France, arrestations, communiqué du ministre : Madiambal Diagne brise le silence

Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le journaliste Madiambal Diagne a détaillé, dans un texte publié dans Le Quotidien, les circonstances de sa fuite du Sénégal vers la France. L’ancien patron de presse, poursuivi dans le cadre d’une affaire financière, raconte avoir échappé à un dispositif policier mis en place à l’aéroport de Dakar, tout en dénonçant l’arrestation de sa femme et de ses enfants.

Un plan d’évasion minutieusement orchestré

Selon son récit, Madiambal avait prévu de quitter Dakar dans la nuit du 23 au 24 septembre à bord d’un vol d’Air Sénégal. Les formalités d’embarquement étant achevées, il raconte avoir été retenu au dernier moment par la police de l’aéroport, son passeport et son téléphone saisis, puis conduit au commissariat de l’aéroport sous prétexte « d’attendre des instructions ».

Constatant qu’il ne pourrait embarquer, l’ancien directeur du Quotidien affirme avoir récupéré ses documents accompagnés d’une convocation pour la DIC. Prévenu qu’il risquait une garde à vue et craignant pour sa sécurité, il décide alors de mettre en œuvre un « stratagème » pour quitter clandestinement le pays dès la même nuit. Il affirme avoir rejoint la France le 25 septembre, alors que la police s’activait pour le localiser.

L’arrestation de sa femme et de ses enfants

Dans son témoignage, Madiambal dénonce une tentative de pression exercée par les autorités : « Histoire sans doute de me forcer à revenir au Sénégal, la police n’a trouvé rien de mieux que de kidnapper ma femme et mes enfants », écrit-il dans le texte exploité par Senego.

Le communiqué du ministre contesté

Le journaliste s’en prend également au ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Bamba Cissé, dont le communiqué indiquait qu’il faisait l’objet de recherches policières. « Si tel était le cas, j’aurais été arrêté depuis longtemps, chez moi ou à l’aéroport », rétorque-t-il, estimant que les limogeages des commissaires de l’aéroport et de la DIC ne seraient que du « spectacle ».

Madiambal, désormais en France, affirme vouloir préparer sa défense avant de se mettre à la disposition de la justice. Mais l’affaire, entre fuite rocambolesque, arrestations familiales et bras de fer avec les autorités, ne fait que commencer.