France – Sainte-Soline : « Il faut leur tirer dans la gueule ! », une enquête ouverte sur le comportement des gendarmes

Une enquête administrative a été ouverte ce mercredi en France concernant le comportement de gendarmes lors de la manifestation du 25 mars 2023 à Sainte-Soline. Cette décision fait suite à la diffusion de vidéos par les médias Mediapart et Libération, montrant des agissements controversés des forces de l’ordre durant cet événement contre une mégabassine.

Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, les images en question proviennent en grande partie des caméras-piétons des gendarmes. Elles exposent des tirs multiples de grenades lacrymogènes, dont certaines de type GM2L, une munition dont l’usage est interdit. Des tirs de LBD sont également visibles. Les séquences audio révèlent par ailleurs des propos violents tenus par les forces de l’ordre à l’encontre des manifestants, avec des phrases telles que : « il faut leur tirer dans la gueule ! ».

Les médias à l’origine de ces révélations soulignent que ces tirs tendus, potentiellement mutilants et contraires à la réglementation, auraient été encouragés ou ordonnés par la hiérarchie. Au cours de cette journée de mobilisation, plus de 5 000 grenades lacrymogènes auraient été utilisées. Les affrontements avaient éclaté après des jets de projectiles, de cocktails Molotov et de mortiers d’artifice de la part de certains manifestants en direction des forces de l’ordre. L’usage de gaz lacrymogènes par la police est un sujet récurrent lors de tensions en France. Quatre manifestants avaient été grièvement blessés durant les événements.

Interrogé sur France Inter, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a qualifié d’« inacceptables » certains gestes et propos visibles sur les vidéos, tout en se refusant à parler de « violences policières ». Il a cependant affirmé que des sanctions seraient prises si les faits étaient avérés. Ces vidéos ont été transmises à la justice afin d’identifier les auteurs des tirs ayant provoqué des blessures graves. Parallèlement, une enquête judiciaire pour violences aggravées et non-assistance à personne en danger est déjà ouverte à Rennes, sans qu’aucune conclusion n’ait été rendue publique. Cette situation s’inscrit dans un contexte où des actions militantes font parfois l’objet de procédures judiciaires.

La manifestation de Sainte-Soline visait à protester contre la construction de vastes réserves d’eau, ou mégabassines, destinées à l’irrigation agricole, un projet contesté pour son impact environnemental. L’événement avait été marqué par une forte présence policière et avait conduit à la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre, une décision qui a par la suite été annulée par le Conseil d’État en novembre 2023.

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

Laisser un commentaire