France : Le Dilemme des Sanctions contre des Ministres Israéliens

Le jeudi, Christophe Lemoine, porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a défendu la cohérence de la position française concernant le conflit israélo-palestinien. Cependant, il n’a pas pris d’engagement clair concernant des sanctions individuelles contre les ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, malgré les critiques sur l’absence de mesures similaires à celles adoptées par Londres et Ottawa.
Lorsqu’il a été interrogé sur le sujet, Lemoine a souligné les condamnations verbales de Paris à l’égard des propos jugés excessifs de Bezalel Smotrich et de la « provocation inacceptable » de la visite de Ben Gvir sur l’esplanade des Mosquées. Il a rappelé que la France a déjà appliqué des sanctions contre des colons violents en Cisjordanie, dans le cadre de sa position contre la colonisation jugée illégale. Cependant, Lemoine a précisé que la question des sanctions individuelles relève d’une discussion au niveau européen, mentionnant une prochaine concertation au Conseil des affaires étrangères.
En réponse à des questions sur les exportations militaires françaises vers Israël, Lemoine a cité des déclarations antérieures du président Emmanuel Macron et d’autres ministres, sans confirmer ni infirmer les allégations des ONG concernant la poursuite de ces ventes. En complément, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a déclassifié un document affirmant que les exportations concernent principalement des composants pour le Dôme de fer, pour un total de 16 millions d’euros en 2024.
Dans le contexte de la flottille « Madleen » interceptée par Israël, Lemoine a défendu le rôle consulaire français auprès des ressortissants impliqués. Cette défense survient alors que la députée européenne Rima Hassan a été interceptée pour avoir tenté de briser le blocus naval de Gaza. Malgré les critiques sur l’attitude du ministère, aucune clarification n’a été fournie concernant le traitement diplomatique de l’affaire.
La situation humanitaire à Gaza demeure critique avec un bilan accablant de 5 000 morts depuis les dernières hostilités. Israël continue de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire, provoquant des condamnations internationales. La Cour pénale internationale a émis plusieurs mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens pour des crimes commis à Gaza.
Ces informations sont issues du site de nos confrères de Anadolu, qui a rapporté les déclarations faites par le porte-parole du Quai d’Orsay.