La Grande Mosquée de Paris (GMP) a saisi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) suite à une séquence diffusée sur France Info le lundi 22 septembre. Lors de cette séquence, la journaliste Virginie Lecasble a tenu des propos qualifiés de « honteux » et « d’une extrême gravité » par la GMP, concernant les musulmans de France.
Dans un communiqué, le recteur de la GMP, Chems-Eddine Hafiz, a exprimé son indignation face aux propos de la journaliste, les qualifiant d’« essentialisants et stigmatisants », relevant d’une « logorrhée raciste » et d’un imaginaire complotiste. La journaliste aurait qualifié les musulmans de France de « menace démographique » et les aurait accusés d’être « par nature » antisémites. Malgré une tentative de correction à l’antenne, le recteur estime que la diffusion de tels discours sur un service public audiovisuel ne peut rester sans conséquence. En France, la question de la représentation des minorités dans les médias est un sujet récurrent.
La GMP rappelle son refus d’importer le conflit israélo-palestinien sur le sol français et insiste sur la nécessité de préserver le vivre-ensemble. L’institution met en garde contre la banalisation des discours islamophobes, rappelant qu’une enquête IFOP commandée par la GMP a révélé qu’un musulman sur deux en France, y compris non-pratiquant, a déjà subi une discrimination. Il s’agit de la deuxième saisine de l’Arcom par la Grande Mosquée de Paris en quelques jours. Le 16 septembre, Chems-Eddine Hafiz avait déjà réagi aux propos du journaliste Jean-Marc Sylvestre sur BFMTV, qui avait parlé de la « langue musulmane », propos qualifiés de « musulmanophobie en direct » par le recteur. « La République se construit sur l’égalité et la fraternité entre tous ses citoyens, non sur la propagation de fantasmes », conclut la Grande Mosquée de Paris dans son communiqué. Selon Anadolu, la GMP a toujours insisté sur l’importance du dialogue interreligieux et du respect mutuel.
