La présidente du groupe parlementaire La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a exprimé sa « honte » face au « silence complet » du gouvernement français concernant la flottille internationale « Sumud » en route pour Gaza. Lors d’un point de presse tenu ce mardi à l’Assemblée nationale, elle a interpellé les autorités sur les risques encourus par les militants à bord, parmi lesquels figurent 55 ressortissants français.
Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu, Mathilde Panot a souligné l’imminence de l’arrivée de la flottille dans les eaux palestiniennes, tout en rappelant les menaces proférées par des responsables israéliens. Elle a cité des déclarations évoquant une détention « dans des conditions dignes de prisonniers terroristes » et des avertissements sur de possibles « pertes humaines ». « Nous avons particulièrement honte la semaine où Emmanuel Macron a reconnu aux côtés d’autres pays l’État de Palestine, de voir le silence complet de la France », a-t-elle déclaré. La députée a mis en opposition l’attitude de Paris, qualifiée de simple évocation d’un « voyage dangereux », avec celle de l’Italie, de l’Espagne et de la Türkiye, qui ont dépêché des navires pour escorter la flottille dans les eaux internationales.
Dans la continuité de cette intervention, la députée LFI Gabriel Catala a présenté une résolution visant à la reconnaissance par la France du « crime de génocide » à Gaza. Cette proposition inclut plusieurs mesures, notamment la suspension de l’accord commercial entre l’Union européenne et Israël, un embargo sur les armes, ainsi que des sanctions contre les colons en Cisjordanie. Le texte demande également la mise en place d’un « pont aérien humanitaire » et d’une initiative française à l’ONU pour une « opération de maintien de la paix ».
La « Global Sumud Flotilla » est une coalition de plus de 50 navires civils transportant environ 250 tonnes d’aide humanitaire. Selon les organisateurs, plusieurs de ses bateaux ont été la cible d’attaques de drones en Méditerranée orientale, des actions qu’ils imputent à Israël. La situation humanitaire à Gaza demeure critique, avec un bilan fourni par les autorités sanitaires locales faisant état de plus de 65 500 Palestiniens tués depuis octobre 2023. En janvier 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël de prendre des mesures pour prévenir tout acte de génocide et de faciliter l’accès de l’aide humanitaire.