Le président français Emmanuel Macron a fermement rejeté les critiques de l’ambassadeur américain en France, Charles Kushner, lors d’une interview accordée à l’émission « Face the Nation » de CBS News, dimanche. Il a qualifié les propos de l’ambassadeur « d’inacceptables », affirmant que l’opposition de la France aux politiques israéliennes à Gaza ne saurait être assimilée à de l’antisémitisme. Selon l’agence Anadolu, le chef d’État français a estimé que Charles Kushner avait outrepassé les normes diplomatiques en l’accusant publiquement de laxisme dans la lutte contre l’antisémitisme en France, et en liant cette question à la reconnaissance par Paris de l’État palestinien.
Emmanuel Macron a déclaré : « C’est inacceptable. Si vous êtes diplomate, vous devez respecter les règles de la diplomatie… L’argent des contribuables américains n’est pas correctement utilisé pour financer ce type de déclaration. » Le ministère français des Affaires étrangères avait d’ailleurs officiellement convoqué Charles Kushner le mois dernier, invoquant l’interdiction d’ingérence dans les affaires internes d’un autre État, prévue par la Convention de Vienne de 1961. Ce différend survient alors que la France s’apprête à annoncer la reconnaissance de l’État palestinien lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Le président Macron a affirmé que la guerre menée par Israël depuis près de deux ans n’avait pas éliminé le Hamas et avait, au contraire, favorisé son recrutement. « Reconnaître l’État palestinien aujourd’hui est la seule façon d’apporter une solution politique à une situation qui doit cesser », a-t-il déclaré. De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a accusé Emmanuel Macron de « nourrir l’antisémitisme » avec cette démarche. Une accusation réfutée par le président français, qui a déclaré : « Être en désaccord avec les politiques israéliennes ne fait pas de moi un antisémite ». Il a rappelé qu’il était le premier président français à adopter la définition internationale qui assimile antisémitisme et antisionisme. Depuis le 7 octobre 2023, l’offensive israélienne à Gaza a fait plus de 65 000 morts parmi les Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, selon Anadolu. Cette offensive a également provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes, parallèlement à un blocus humanitaire.