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France : Dissolution de l'IESH, un institut islamique accusé d'« entrisme frériste »

Le gouvernement français a dissous mercredi l’Institut européen des sciences humaines (IESH), un établissement islamique situé à Château-Chinon, en Bourgogne. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a justifié cette décision sur X (anciennement Twitter) en l’associant à la lutte contre « l’entrisme de la mouvance frériste ».

Selon Bruno Retailleau, l’IESH, fondé en 1990 et formant des imams et cadres religieux, légitimait « le djihad armé » et menaçait l’ordre public. Il a salué le travail « des services de l’État » dans ce qu’il qualifie de « combat vital » contre « l’agenda islamiste » des Frères musulmans. Cette dissolution s’inscrit dans un contexte de tensions politiques en France.

L’IESH, qui possède également des antennes à Saint-Denis, au Royaume-Uni et en Allemagne, dispensait des cours de sciences islamiques, de droit musulman, de langue arabe et d’apprentissage du Coran. Bien que ses diplômes ne soient pas reconnus par l’État, l’institut jouissait d’une certaine réputation au sein de certaines communautés musulmanes. Le gouvernement s’appuie sur un rapport de fin mai sur l’« entrisme » des Frères musulmans, qui désigne l’IESH comme un relais idéologique. Ce rapport indique que 139 lieux de culte musulmans sur 2 800 en France seraient liés à ce mouvement. Les avoirs de l’IESH et de deux de ses dirigeants avaient déjà été gelés pour six mois en juin, dans le cadre d’une série de mesures visant à « assécher les circuits d’influence islamiste ».

L’IESH a contesté ces accusations en juin, les qualifiant d’« infondées » et niant toute activité politique ou idéologique. L’institut se présente comme une institution cultuelle et pédagogique et déplore les « calomnies » dans un climat de tension. Il met en avant son rôle dans la formation de figures religieuses compétentes pour contrer les influences « illégitimes ou dangereuses » et affirme travailler « avec constance, transparence et fidélité aux valeurs de la République ». L’IESH avait proposé un audit indépendant pour évaluer ses pratiques et sa conformité au droit français. Cette dissolution s’inscrit dans la politique sécuritaire de Bruno Retailleau, figure de la droite conservatrice, nommé ministre de l’Intérieur avec pour mission de « restaurer l’autorité » et de lutter contre « le séparatisme islamiste ». Ce positionnement lui vaut des critiques l’accusant d’alimenter une polarisation excessive. L’IESH n’a pas encore indiqué s’il contestera la dissolution devant le Conseil d’État. Selon Anadolu.

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