Formation en santé : 13 ans après, la réforme LMD toujours en panne

Au Sénégal, la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD) dans le domaine de la santé, adoptée il y a treize ans, et les curricula harmonisés pour la formation des infirmiers et sage-femmes, introduits il y a dix ans, ne sont toujours pas appliqués. Ni les ministères concernés, ni la plupart des établissements de formation, publics comme privés, n’ont mis en œuvre les dispositions prévues par les textes.

Concours d’État et attestation de fin de formation

De nombreux établissements de formation refusent de présenter leurs étudiants au concours d’État organisé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS). Les diplômés reçoivent une simple attestation de fin de formation, insuffisante pour l’accès à l’emploi. Les acteurs de la formation en santé estiment que ce concours devrait relever du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), conformément aux réformes.

Normes internationales et curricula harmonisés

L’Union des Paramédicaux du Sénégal pour l’Application du Système LMD (UPS-LMD) rappelle que la formation des sage-femmes doit être intégrée à l’enseignement supérieur, avec le baccalauréat comme prérequis et une durée minimale de trois ans, selon les normes de la Confédération internationale des sage-femmes (ICM). Des curricula harmonisés de licence en sciences infirmières et obstétricales (LSIO) ont été adoptés en 2010 dans l’espace francophone de la CEDEAO. L’ENDSS et les UFR Santé, par exemple, ne participent plus aux examens d’État du MSAS depuis le rattachement de l’ENDSS à l’UCAD en février 2023.

Statut des écoles privées et des CRFS

La plupart des écoles privées de formation en santé fonctionnent avec un récépissé de dépôt du ministère de la Formation professionnelle, au lieu d’une autorisation formelle. Avec l’application du LMD et des curricula harmonisés de l’OOAS, ces autorisations ne permettent plus de dispenser des formations d’infirmiers et de sage-femmes, désormais de niveau licence. Les Centres régionaux de formation en santé (CRFS) se trouvent dans la même situation, leur mission initiale étant limitée au niveau ante-baccalauréat.

Convention révisée et appel à la réforme

Le Sénégal a ratifié la convention révisée sur la reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur en Afrique, adoptée à Addis-Abeba. L’UPS-LMD estime que l’organisation d’examens de certification par le MSAS pour des établissements non reconnus par le MESRI est illégale. Les acteurs du secteur demandent une réforme pour que les diplômes d’État infirmier et sage-femme soient délivrés dans le respect du cadre légal. « Avec les réformes, ce concours ne devrait plus relever du MSAS mais du ministère de l’Enseignement supérieur », d’après Sud Quotidien.

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