Le président Bassirou Diomaye Faye a signé, ce mois de juillet, un décret officialisant le classement de la forêt-galerie de Matam, une étendue verte de près de 2 000 hectares nichée entre Matam et Ourossogui, dans la commune d’Ogo.
Un ruban de verdure inespéré, au cœur du Fouta, dans une région plus connue pour sa sécheresse que pour sa végétation luxuriante. « On croirait presque être en Casamance », glisse un habitant sur la Rts. Cette forêt-galerie, rare écosystème dans cette partie aride du Sénégal, est souvent décrite comme un “poumon vert” vital pour les communes de Matam, Ogo et Ourossogui.
Une richesse écologique menacée
Jusqu’à récemment, la forêt n’était pas officiellement protégée. Son couvert végétal, composé en majorité de gonakiés, abrite une biodiversité exceptionnelle. « C’est ici que nos communes respirent », souligne un responsable local de l’environnement. « Préserver cette forêt, c’est aussi freiner l’avancée du désert et atténuer les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes ».
Mobilisation locale
Les habitants, notamment les jeunes qui y pratiquent régulièrement le sport ou s’y promènent, se mobilisent depuis des années pour la sauvegarde du site. « Cette forêt, c’est notre patrimoine. Il faut la sécuriser, empêcher les coupes sauvages, et surtout éviter qu’elle ne disparaisse », plaide un jeune sportif rencontré sur place.
Pour les autorités locales comme pour les populations, le classement de la forêt est une victoire. Mais il reste encore du chemin à faire pour en assurer la protection effective et durable.
Un potentiel touristique à valoriser
Au-delà de sa fonction écologique, la forêt de Matam possède un fort potentiel touristique. Des clairières paisibles, une fraîcheur inattendue, et le chant des oiseaux en guise de fond sonore : le décor est digne d’un paradis naturel. « Il suffit de s’y promener pour comprendre l’importance de ce site. C’est une merveille qui mérite d’être connue et valorisée », déclare un guide local.
Plusieurs acteurs plaident déjà pour son intégration dans les circuits écotouristiques régionaux. Une ambition désormais rendue possible grâce à son classement officiel.