Festival « Gorée regards sur cours » : Diverses expositions tenues sur « l’eau et l’ailleurs »

La onzième édition du festival « Gorée Regards sur cours », ouverte vendredi au centre socioculturel Joseph Ndiaye en présence des autorités municipales de l’île, des artistes et des partenaires, s’est articulée autour du thème « L’eau et l’ailleurs ».

Durant tout le week-end, diverses expositions et activités ont apporté des regards croisés sur l’immigration ; une vision d’espoir et d’attentes mais aussi un regard d’hommage et de deuil.

Le festival « Gorée Regards sur cours », qui figure parmi les évènements artistiques majeurs au Sénégal,  s’est déroulé du 29 au 1er mai. S’articulant autour du thème « L’eau et l’ailleurs », pour sa onzième édition, il s’est enrichi d’évènements, à l’instar de la présence de la Fondation Dapper dont la vocation est de contribuer à mieux faire connaître les arts de l’Afrique subsaharienne, des Caraïbes et de leurs diasporas, de l’exposition par Créative intelligence d’œuvres originales produites pour être intégrées dans le cadre du Relais de l’Espadon.

Un hommage a ainsi été rendu au sculpteur sénégalais Ousmane Sow, avec une exposition d’une série de photos portant sur son œuvre ainsi qu’une projection de films en boucle, toutes réalisées par Béatrice Soulé.

Restant fidèle à sa tradition, cette manifestation à vocation artistique a présenté, dans une cinquantaine de maisons ouvertes au public, les œuvres de quatre vingt artistes sur l’île, venus des autres pays africains, d’Europe et du Brésil. Parmi les têtes d’affiche de cet évènement de renommée internationale, Siaka Sappo Traoré, photographe autodidacte, et Bruce Clarke, artiste-plasticien anglais.

Deux artistes, deux regards sur la migration en exposition qui se croisent au Relais de l’Espadon.

« L’eau et l’ailleurs »

Le jeune Siaka Traoré, artiste-photographe, apporte, à travers son exposition intitulée « Blue », un regard rempli d’espoir et teinté d’attentes qui exprime le début d’une aventure. « De l’autre côté, nous avons Bruce Clarke qui a peint la migration par le biais de ses représentations, les fantômes de la mer.

Un hommage rendu aux victimes du trafic transméditerranéen et qui apporte ainsi un regard d’hommage et de deuil », spécifie Salimatou Diop, commissaire de ces deux expositions. Parallèlement à ses travaux qui répondent au thème de cette année, un autre artiste sénégalais est en œuvre dans le hall de la commune de Gorée.

Il s’agit de Kéraba Traoré, artiste-plasticien. Usant de coupures de presse, de pastelles, de fusains de crayons de couleurs, des matériaux d’expression des enfants comme texture graphique, il a décidé de mettre son art au service de l’enfance avec comme titres de ces tableaux, des slogans sur les droits des enfants traduits en wolof.

Le comité d’organisation de « Gorée Regards sur cours » a choisi, pour la première fois, le thème de « L’eau et l’ailleurs ». Un choix qui, selon Marina Rickou, présidente de l’association « Gorée Regards sur cours », n’est pas fortuit du fait que l’île de Gorée est en elle-même un ailleurs hors du temps.

« L’eau qui permet aussi d’aller ailleurs, fut longtemps la seule voie possible pour se rendre d’un continent à un autre », a-t-elle indiqué. Cependant, elle peut-être l’alliée mais aussi la triste complice de l’ailleurs à l’image de migrants qui, fuyant leurs pays pour un avenir meilleur sur d’improbables embarcations, s’échouent en mer. En effet, « L’eau et ailleurs » peut s’agir d’un rêve ou d’un cauchemar. (Soleil)

 

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