Une table ronde sur les défis et les perspectives du court métrage en Afrique s’est tenue samedi dernier à Timimoun, en Algérie, dans le cadre de la première édition du Festival International du Court Métrage. Des professionnels du continent, notamment du Sénégal, de la RDC et de l’Égypte, ont échangé sur les moyens de valoriser ce format cinématographique.
Cet événement culturel, qui a pour invité d’honneur le Sénégal, a pour objectif de renforcer les liens de coopération cinématographique sur le continent. Selon nos informations, la délégation sénégalaise a d’ailleurs manifesté son intention de proposer des accords de coproductions avec l’Algérie, un engagement pris lors de la cérémonie d’ouverture.
Animée par le réalisateur algérien Mounes Khemmar, la discussion a mis en lumière la perception souvent erronée du court métrage, considéré par le grand public comme une simple « étape de transition » vers le long métrage. « Un film court n’est pas un petit film », a-t-il affirmé, d’après des propos rapportés par Sud Quotidien, soulignant la nécessité de changer les mentalités.
Oumou Diégane Niang, distributrice sénégalaise, a déploré le manque de circuits de diffusion pour ces œuvres en dehors des festivals. « Ces films n’ont pas assez de vie dans leur pays », a-t-elle expliqué, tout en évoquant des initiatives pour y remédier, comme la sortie en salle d’un court métrage au Sénégal.
Le réalisateur congolais Safari Singai a, quant à lui, exposé la situation en RDC, où la destruction des salles de cinéma a contraint les jeunes cinéastes à se tourner vers des productions autonomes à faible coût, les « gorilla films ». De son côté, l’intervenant égyptien Bahaa Gamal a pointé l’absence d’un modèle économique viable, critiquant une culture de la gratuité qui dévalorise le format.
Malgré ces obstacles, les participants s’accordent sur le potentiel du court métrage, un format jugé moderne et adapté aux nouvelles habitudes de consommation, notamment via les plateformes numériques. Les échanges ont conclu sur l’impératif de construire des ponts entre la création, la diffusion et le public. Comme l’a résumé Oumou Diégane Niang : « C’est à nous de réinventer comment montrer ces films. »
