Messieurs les Présidents de la CEDEAO et de la Mauritanie, n’attendez pas que Bamako tombe pour réagir.
Les communiqués des pays occidentaux invitant leurs ressortissants à quitter le Mali se multiplient. Mais pour eux, le Mali n’est qu’une question de politique extérieure.
Pour ses voisins, c’est une question de sécurité nationale : les jihadistes ne connaissent pas les frontières.
Laisser Bamako tomber, c’est accepter qu’un nouvel Afghanistan s’installe à nos portes. La prise de la capitale par les jihadistes déstabiliserait tous les pays frontaliers du Mali — sauf l’Algérie, seule à avoir su éradiquer le jihadisme par la force et la politique.
Depuis la chute de Kadhafi, le Mali, le Niger et le Burkina Faso subissent une pression constante. Aujourd’hui, les jihadistes étouffent Bamako pour fragiliser l’économie et les Forces Armées Maliennes (FAMA).
Messieurs les Présidents de la CEDEAO et de la Mauritanie, votre silence — et celui de l’Union Africaine — face à cette menace est incompréhensible.
La Mauritanie, le Sénégal, la Guinée et la Côte d’Ivoire partagent 4 000 km de frontière avec le Mali, difficiles à sécuriser. Et au-delà de la sécurité, les ports de Dakar, Conakry et Abidjan ont des intérêts économiques vitaux liés à la stabilité du Mali.
Monsieur Alassane Ouattara, doyen des présidents, et Monsieur Bassirou Diomaye Faye, benjamin des chefs d’État de la sous-région : n’attendez pas la chute de Bamako pour agir.
Il faut relancer le dialogue entre les pays de l’AES, la CEDEAO et la Mauritanie, activer la force d’attente pour combattre le terrorisme, et éviter une scission de la sous-région.
Le Sénégal, lié au Mali par l’histoire, la devise et plus de 500 km de frontières, ne peut rester spectateur.
Quand la case du voisin brûle, il faut agir avant que le feu n’atteigne la sienne.
Aly Ngouille Ndiaye
Ancien ministre de l’Intérieur du Sénégal
(Septembre 2017 – Octobre 2020)

Merci Mr NDIAYE de votre alerte, donc la balle est dans le camp des dirigeants de la sous-region,agissez en commun avant que la situation ne pourrisse en anticipant dès à présent pour l’intérêt de tout le monde