À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la pauvreté, célébrée ce 17 octobre, des données publiées par la Banque mondiale et rapportées par l’agence Anadolu dressent un tableau préoccupant de la situation économique mondiale. Selon ces informations, près de 700 millions de personnes, soit environ 8,5 % de la population mondiale, vivent dans une situation d’extrême pauvreté, disposant de moins de 2,15 dollars par jour.
Le rapport de la Banque mondiale pour 2024 précise que si le seuil de l’extrême pauvreté est fixé à 2,15 dollars, près d’un milliard de personnes survivent avec un revenu quotidien compris entre 2,15 et 3,65 dollars. De plus, près de la moitié de la population mondiale, soit approximativement 3,5 milliards d’individus, vit avec moins de 6,85 dollars par jour, un niveau considéré comme un seuil de pauvreté dans de nombreux pays à revenu intermédiaire. D’après un rapport des Nations Unies, les progrès réalisés dans la réduction de la pauvreté entre 1990 et 2019 ont été largement freinés par la pandémie de Covid-19 et les crises successives, provoquant la plus forte augmentation de la pauvreté mondiale depuis des décennies.
Sur le plan géographique, les données du Fonds Monétaire International (FMI) indiquent que la majorité des pays les plus pauvres, en termes de produit intérieur brut (PIB) par habitant, se trouvent en Afrique subsaharienne. Le Soudan du Sud occupe la première place de ce classement avec un PIB par habitant de 251 dollars. Il est suivi par le Yémen (417 dollars), le Burundi (490 dollars), la République centrafricaine (532 dollars) et le Malawi (580 dollars). Le top 10 est complété par Madagascar (595 dollars), le Soudan (625 dollars), le Mozambique (663 dollars), la République démocratique du Congo (743 dollars) et le Niger (751 dollars).
Cette situation est souvent exacerbée dans des zones de conflit où les populations civiles sont les premières victimes. Dans ce contexte, des appels ont été lancés pour que la nourriture ne soit jamais une arme, notamment dans des régions comme le Yémen ou le Sahel, où le droit fondamental à la vie est menacé par des pénuries alimentaires provoquées.
Pour marquer cette journée, l’ONU a fixé comme thème « mettre fin aux mauvais traitements sociaux et institutionnels en offrant respect et soutien efficace aux familles ». L’organisation réitère ses objectifs pour 2030, qui visent à éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes. Cela passe par la mise en œuvre de programmes et de politiques dédiés, ainsi que par la création de cadres politiques permettant aux pays en développement de garantir à leurs populations un accès équitable aux ressources économiques et aux services de base.