Exposition « Abafabazi » au Musée des Civilisations Noires : une ode à la résistance et au savoir féminin

Le Musée des Civilisations Noires (MCN) a accueilli, mercredi 9 avril 2025, l’inauguration de l’exposition « Abafabazi », dirigée par Tina Maya. Cet événement, qui s’inscrit dans le cadre de la programmation 2025 du MCN, célèbre les femmes noires en soulignant leur rôle essentiel en tant que gardiennes de savoirs et actrices de résistance.
La cérémonie d’ouverture a rassemblé diverses personnalités, parmi lesquelles Mohamed Abdallah Ly, directeur général du MCN, Stéphanie Peter, directrice du Goethe-Institut Sénégal, l’ambassadeur d’Allemagne au Sénégal, Szymon Zolke, et Khady Diène Gaye, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Chacun a insisté sur l’importance politique et culturelle de cette exposition, notamment Mme Diène Gaye, qui a salué cette initiative « briseuse de silences » et « défiant les clichés ». Elle a souligné que « la femme noire est architecte de son propre destin ». Pour sa part, le directeur Ly a mis en avant la portée panafricaine du projet, rassemblant des artistes venant de cinq pays différents et a remercié le Goethe-Institut pour son rôle de partenaire historique du MCN.
« Abafabazi », qui signifie « celles qui meurent en sachant » en zoulou, dévoile les récits souvent invisibilisés des femmes noires. À travers des photographies, des installations, et des œuvres sonores, onze artistes, dont la Franco-Béninoise Leila Adjovi, explorent des thématiques telles que l’afro-féminisme, la transmission intergénérationnelle et les spiritualités africaines. Lors de la visite guidée, Leila Adjovi a exposé ses œuvres basées sur les cartographies indigènes et la résistance culturelle, démontrant comment les traditions Yoruba et Vodou ont survécu à la traite transatlantique. Elle a déclaré devant une installation photographique illustrant une prêtresse de Mami Wata : « Ces œuvres célèbrent la force inaltérable de nos déités et de nos mémoires. »
Cette exposition est le fruit d’une collaboration entre le MCN et le Goethe-Institut et incarne un dialogue dynamique entre l’Afrique et l’Europe. L’ambassadeur Zolke a rappelé que « l’art ne connaît pas de frontières », appréciant une exposition qui « réoriente les récits dominants ». Les visiteurs pourront découvrir cette exposition jusqu’à fin septembre, à laquelle se joindront des ateliers animés par les artistes en mai et juin. Le MCN s’affirme ainsi comme un espace incontournable pour valoriser les cultures noires, et où l’art devient un outil d’émancipation et de conscientisation.
Selon nos confrères de Sud Quotidien, cet événement marque une nouvelle étape dans la mise en avant des cultures et des voix souvent marginalisées, élargissant ainsi le champ des possibles pour un avenir enrichi des héritages du passé.