États-Unis : Donald Trump s’attaque aux transferts d’argent des migrants, les Sénégalais aussi concernés

La politique migratoire de Donald Trump prend un nouveau virage. De retour au pouvoir, l’ancien président américain, déjà connu pour ses mesures strictes de déportation ciblant principalement les migrants sud-américains, entend désormais freiner un autre pilier de l’immigration : les transferts d’argent vers l’étranger.

Selon le New York Times, cité par Jeune Afrique, une proposition de loi intégrée dans le projet budgétaire intitulé « One Big Beautiful Bill » prévoit l’instauration d’une taxe fédérale de 3,5 % sur les envois d’argent réalisés par des non-citoyens américains. Objectif déclaré : décourager l’installation durable des migrants et inciter ceux déjà présents à quitter les États-Unis.

Si elle est adoptée, cette mesure pourrait avoir des conséquences lourdes pour les pays africains, très dépendants de ces transferts. Le coût d’envoi — déjà élevé — pourrait approcher les 10 %, ce qui risquerait de ralentir fortement les flux financiers vers le continent.

Le Sénégal fait partie des pays les plus exposés. En 2023, selon la Banque mondiale, sa diaspora a envoyé 1 877 milliards de francs CFA, une somme cruciale pour l’économie nationale. Ces fonds soutiennent non seulement les ménages, mais aussi des investissements immobiliers, des projets communautaires et la consommation intérieure. Une taxe supplémentaire risquerait de priver le pays d’un levier économique vital, dans un contexte de vie chère et d’instabilité économique croissante.

Au-delà de son impact financier, cette initiative est également perçue comme un message politique destiné à l’électorat conservateur de Donald Trump. En ciblant l’argent envoyé à l’étranger, l’ancien président élargit sa stratégie anti-immigration en s’attaquant à l’un des liens les plus forts entre les migrants et leurs pays d’origine.