Etats-Unis : Donald Trump accélère les exécutions de condamnés à mort

En moins de cinq mois, le département américain de la Justice a ordonné plus d’exécutions de condamnés à mort qu’au cours de ces 50 dernières années. Huit condamnés à mort ont été exécutés depuis cet été alors qu’on en comptait à peine trois depuis 1970. Un triste record à mettre à l’actif de l’administration Trump qui a décidé, au mois de juillet dernier, de reprendre les exécutions fédérales interrompues depuis la présidence de George W. Bush, il y a 17 ans.

Donald Trump et la peine de mort

« Aux Etats-Unis, le président peut intervenir pour les jugements rendus par les cours et tribunaux fédéraux, explique Serge Jaumain, directeur du centre d’études des Amériques de l’ULB. C’est à ce niveau-là que sont jugés les crimes les plus graves tels que les assassinats ou les attentats. Donald Trump, qui est un fervent partisan de la peine de mort, profite donc de ses dernières semaines à la présidence pour montrer à son opinion publique qu’il est très ferme sur cette question ».

Les Afro-Américains principaux condamnés à mort

Aux Etats-Unis, 45% des condamnés à mort sont des Afro-Américains alors qu’ils ne représentent que 13% de la population globale. « Il y a une présomption de culpabilité associée aux personnes de couleur, ce qui les rend très vulnérables dans un système de justice pénale très agressif, explique l’avocat américain Bryan Stevenson. Nous avons donc beaucoup de personnes noires qui sont accusées à tort, arrêtées à tort, condamnées à tort. Pour neuf personnes exécutées aux Etats-Unis, on estime qu’il y a en moyenne un innocent dans les couloirs de la mort. Cette statistique devrait provoquer un arrêt immédiat des exécutions et une révision des procès. »

Une première depuis 1927

Mais c’est tout l’inverse qui semble à l’ordre du jour. William Barr, le ministre américain de la Justice a en effet prévu cinq autres exécutions d’ici la fin du mandat de Donald Trump. « Il a même édicté de nouvelles règles afin d’élargir les modalités d’administration de la peine capitale au niveau fédéral, précise Françoise Dieryck d’Amnesty International. Depuis des décennies, les exécutions fédérales se faisaient uniquement par injection létale mais il est désormais possible d’avoir également recours aux pelotons d’exécution et à la chaise électrique ». S’il poursuit au rythme annoncé jusqu’à l’investiture de Jo Biden, le département de la Justice aura procédé à 13 exécutions de condamnés à mort en moins de six mois. Du jamais vu depuis 1927. « Donald Trump donne l’impression de vouloir marquer les esprits avant l’arrivée au pouvoir de Jo Biden, qui a annoncé qu’il abolirait la peine de mort au niveau fédéral », précise Serge Jaumain de l’ULB.

Donald Trump envisage de s’autogracier

Comme le veut la tradition, Donald Trump consacre aussi ses dernières semaines au pouvoir pour procéder à plusieurs grâces présidentielles. « Tous les présidents qui l’ont précédé on agit de la sorte, poursuit Serge Jaumain. Mais ce qui est particulier ici, c’est que Donald Trump a choisi de gracier plusieurs de ses anciens collaborateurs condamnés dans des affaires qui le concernent directement. Il envisage même de s’autogracier pour les poursuites dont il pourrait faire l’objet devant des tribunaux fédéraux, après son mandat. »

Certaines grâces accordées par Donald Trump intriguent la justice. Une enquête a d’ailleurs été ouverte à leur sujet. Elles concernent un système de corruption présumé qui aurait impliqué des financements de campagne électorale en échange de la grâce du président américain.

 

2 COMMENTAIRES
  • Badou

    Donald Trump est pire qu’un président africain

  • GREUW

    C’est juste un animal !

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