Le Kremlin a réaffirmé l’engagement de la Russie envers l’interdiction des essais nucléaires. Par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, Moscou a toutefois averti qu’une riposte serait envisagée pour maintenir la parité si d’autres pays décidaient de procéder à de tels tests.
S’exprimant auprès du journaliste Pavel Zarubin, dans des propos rapportés dimanche par plusieurs médias russes et l’agence Anadolu, Dmitri Peskov a souligné que la Russie restait attachée à l’interdiction des essais. Il a cependant précisé : « Mais si un autre pays le fait, nous serons alors obligés d’agir pour maintenir la parité ». Le porte-parole du Kremlin a qualifié cette parité nucléaire de « composante la plus importante de l’architecture de sécurité mondiale de notre époque ».
Ces déclarations interviennent en réaction à l’annonce du président américain Donald Trump, le 31 octobre, d’avoir demandé au département de la Défense de lancer des essais nucléaires « sur un pied d’égalité » avec d’autres puissances. Le président américain a ensuite affirmé que la Russie et la Chine procédaient également à des tests, une pratique que les États-Unis n’ont plus menée depuis 1992.
Cette clarification de la part du Kremlin fait suite à une directive du président russe Vladimir Poutine qui, plus tôt dans la semaine, avait demandé à ses responsables de la sécurité de rassembler des informations et de préparer des propositions sur la question. Dmitri Peskov a cependant nié que Vladimir Poutine ait ordonné le début des préparatifs pour des essais, indiquant qu’il fallait d’abord déterminer si de tels tests étaient nécessaires. Selon nos informations, Moscou attend des éclaircissements de Washington sur des propos jugés « trop sérieux » pour rester sans réponse.
La Chine a également réagi par l’intermédiaire de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, qui a exprimé l’espoir que les États-Unis respectent le moratoire sur les essais. Par ailleurs, Dmitri Peskov a mis en garde contre une interprétation erronée des récents tests du missile à propulsion nucléaire Burevestnik et du drone sous-marin Poseidon. Il a précisé qu’il s’agissait de « vecteurs de livraison » dotés d’un « moteur à propulsion nucléaire », et non d’explosions nucléaires.