À quelques jours de l’élection présidentielle, la commission électorale, consciente de l’attente qui pèse sur elle après des élections législatives contestées, multiplie les prises de paroles pour rassurer sur la transparence des élections. La commission a présenté son système informatique et rappelé que depuis un an, les résultats sont publiés en temps réel.
Devant plusieurs représentants d’ambassadeurs accrédités à Nouakchott, la CENI assure que toutes les données à caractère non personnel collectées le jour J seront rendues publiques instantanément sur la plateforme MyCeni. Mohamedad Farouk Nanne, directeur informatique à la CENI, explique que la donnée saisie par un membre du bureau de vote est publiée pour le grand public avant toute vérification, permettant ainsi à tous les Mauritaniens, tous les observateurs, et toutes les personnes intéressées de contrôler le processus.
Cette disposition informatique vise à garantir la transparence et rétablir la confiance, mais elle est jugée peu fiable par la majorité des candidats de l’opposition. Ils accusent la CENI de ne pas avoir pris en compte l’ensemble de leurs doléances pour garantir la transparence. Parmi leurs requêtes figurent l’audit du fichier électoral et du système informatique, ainsi que la mise en place d’un comité de coordination pour être associés à la mise en œuvre de l’ensemble du dispositif.
Des demandes que la CENI juge tardives ou peu réalisables. Mohamedad Farouk Nanne précise que la CENI a rendu publiques toutes ses réponses, notant que l’audit du fichier électoral a été effectué et que la liste électorale détaillée a été remise aux différents mandataires, en attente de leurs réclamations. Pour le système informatique, un audit interne a été réalisé, mais la CENI n’est pas prête à ouvrir son système avant l’élection, justifiant qu’aucun système n’est à l’abri d’attaques, surtout venant d’un candidat.
La Commission électorale indépendante attend plus de 1,9 million d’électeurs aux urnes le 29 juin prochain en Mauritanie.