Elargissement majorité – Maïssa Mahécor Diouf : « Se retrouver autour de l’essentiel… »

« L’élargissement de la majorité répond à un souci légitime de fédérer le maximum de Sénégalais autour du projet politique en cours de réalisation…« , d’après Maïssa Mahécor Diouf. Le responsable apériste de Fatick a donné son avis sur le dernier remaniement. Mais aussi sur le phénomène de l’émigration clandestine. Il procédait, ce samedi, à une remise de dons en matériels médicaux constitués de kits d’accouchement, un lot de tensiomètres et de Doppler fœtal en faveur de la maternité de l’hôpital régionale de Fatick.

« Cette action vise à renforcer les efforts de l’Etat en santé maternelle« , souligne M. Diouf qui, par ailleurs, concernant l’élargissement de la majorité, estime que « notre conception de la démocratie n’est ni manichéenne, ni exclusiviste. Il ne s’agit pas de diviser le pays entre bons et mauvais, partisans et adversaires ou de considérer qu’il y a ceux qui doivent servir le pays et d’autres qui doivent être tenus à l’écart de ce service. Nous ne voyons pas les choses ainsi« .

Un rôle à jouer…

Et de poursuivre : « Pour nous, chaque fils de ce pays a un rôle à jouer dans la construction du développement national. Après la confrontation des projets en temps électoral et le choix par le peuple du projet qui le convainquait le plus, vient le temps de l’ouvrage. Tous les citoyens de ce pays ont la responsabilité de se mobiliser autour de cet ouvrage d’intérêt national. Les pères fondateurs ont inauguré cette vision apaisée et fédératrice de la démocratie permettant aux acteurs politiques, entre deux échéances électorales, de se retrouver autour de l’essentiel. Cela nous a toujours permis de tenir loin du champ politique les forces occultes qui, ailleurs, intervenaient en arbitrage des contradictions politiques en confisquant le pouvoir et en mettant en veilleuse la démocratie« .

Emigration clandestine…

Sur la question de l’émigration clandestine, Maïssa Mahécor Diouf de rappeler que c’est un phénomène « très complexe que l’on ne saurait expliquer par la simple question de l’emploi« . « Si on considère bien le phénomène aujourd’hui, on constate que les courants migratoires partent de la grande majorité des pays du monde vers une minorité d’Etats riches. C’est la réalité sur les 5 continents, les 5 grands océans et les mers. Le mythe de l’Eldorado existe toujours et aujourd’hui, l’Eldorado c’est l’occident. C’est l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et quelques pays riches sur le continent asiatique. On est convaincu qu’en ralliant cet univers, on s’assure un meilleur destin. Donc on fait tout pour y aller« , souligne le responsable apériste de Fatick.

« Cela ne touche pas que le Sénégal…« 

Non sans rappeler que c’est un phénomène qu’il refuse d’analyser a l’échelle sénégalaise « car cela ne touche pas que le Sénégal. Cela touche tous les pays du globe, sauf quelques uns. Or les pays de destination ayant choisi de fermer leurs frontières, les candidats à l’émigration se retrouvent ainsi à recourir à des procédés à risques pour réaliser leurs rêves. Je pense donc qu’il y a, à la base un problème d’inégalité dans la répartition des richesses dans le monde, un problème de solidarité entre les plus riches et le reste de planète et enfin un problème de foi en nous mêmes. Car, il faut aussi le dire, les pays qui attirent autant les migrants n’ont pas toujours été aussi attractifs. Il a fallu beaucoup de temps, d’engagement et de sacrifices pour les mettre dans leur état actuel d’attractivité« .

Contribuer à « enrichir » les pays européens et non les notre…

« Les pionniers de la conquête de l’ouest américain il y a deux siècles envieraient beaucoup les plus défavorisés de nos populations rurales d’aujourd’hui. Le paysannat européen du moyen âge et la classe ouvrière britannique, allemande ou française jusqu’au 19eme siècle n’était pas mieux lotis que nos classes populaires actuelles. Ils ont enduré et ont construit progressivement leurs pays pour permettre plus tard à de nouvelles générations de vivre mieux. Il n’y a pas de miracle, il n’y a pas de secret. Si nous quittons nos pays pour aller nous bousculer chez les autres, nous contribuerons tout au plus à valoriser davantage ces pays pendant que les nôtres sont laissés en friche. Et on a aucune garantie d’être jamais accepté et intégré dans ces sociétés que nous avons contribué à enrichir« , a-t-il conclu.

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