La mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, qui a pris fin ce jeudi, s’est conclue sans la signature d’un nouvel accord de programme. Une situation qui suscite de nombreuses interrogations au sein des milieux économiques. L’économiste et écrivain El Hadj Mansour Samb estime que cette absence d’accord est un signal fort, révélateur de zones d’incertitude dans la politique économique actuelle.
Selon lui, la suspension du précédent programme avec le FMI aurait été liée à des observations de la Cour des comptes, ce qui aurait freiné la poursuite des engagements.
« Le programme avait été arrêté à cause du rapport de la Cour des comptes. Depuis, on essaie de renouer le dialogue, mais rien n’a encore été concrétisé », rappelle M. Samb.
Même si les discussions devraient se poursuivre à distance, entre Washington et Dakar, l’économiste s’interroge sur la lenteur du processus.
« Pourquoi, jusqu’à présent, aucun programme n’a été arrêté ? Normalement, à la fin d’une mission, on annonce les grandes lignes de l’accord », déplore-t-il.
Parmi les points de blocage évoqués figure le niveau d’endettement du Sénégal. Le FMI aurait insisté sur la nécessité d’un assainissement budgétaire plus soutenu.
« Il y a eu des divergences au niveau du taux d’endettement. Le FMI reconnaît que le Sénégal a réussi à réduire son déficit budgétaire à environ 7 %, ce qui est un signal fort. Mais la question de la viabilité de la dette, aujourd’hui à près de 72 % du PIB, reste centrale », explique-t-il.
Pour El Hadj Mansour Samb, le véritable enjeu est désormais de définir une trajectoire claire et crédible.
« La viabilité économique de la dette ne peut pas se mesurer uniquement au taux d’endettement. Il faut aussi examiner la qualité des dépenses et la capacité à générer de la croissance », ajoute t-il.
En attendant un éventuel nouvel accord, le Sénégal devra continuer à gérer sa politique économique sans le cadre formel d’un programme du FMI, une situation rare, mais révélatrice des défis actuels de gouvernance financière.

Hasbounallah wa nihmal wakilou!