L’ancien président américain Donald Trump a menacé d’engager des poursuites judiciaires à hauteur d’un milliard de dollars contre la British Broadcasting Corporation (BBC). Cette action potentielle fait suite à la diffusion d’un documentaire accusé d’avoir manipulé un de ses discours prononcé le 6 janvier 2021, peu avant les événements du Capitole.
Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu, les avocats de Donald Trump ont adressé une mise en demeure au groupe audiovisuel public britannique. Ils lui reprochent un « montage trompeur » d’extraits de son allocution dans le documentaire intitulé « Trump: A Second Chance? », diffusé le 28 octobre dans le cadre de l’émission Panorama. La défense de l’ancien président soutient que la version complète de son discours contenait un appel à ses partisans à marcher vers le Congrès de manière « pacifique et patriotique », des passages qui auraient été omis du montage final.
Le montage controversé juxtaposerait deux extraits du discours, initialement séparés d’une cinquantaine de minutes, donnant l’impression que Donald Trump incitait directement à « marcher sur le Congrès et à se battre ». La chaîne a reçu un ultimatum fixé au 14 novembre pour retirer ou corriger le programme, faute de quoi une plainte sera déposée. La BBC a confirmé la réception de cette communication et a indiqué qu’une réponse serait fournie « en temps voulu ».
Face à la controverse grandissante, le président du conseil d’administration de la BBC, Samir Shah, a reconnu une « erreur de jugement » dans une communication adressée à des parlementaires britanniques. Il a admis que la fusion des passages pouvait suggérer « un appel explicite à la violence » et a présenté les excuses de l’institution. Cette affaire a entraîné des conséquences majeures au sein de la direction du média. Le directeur général, Tim Davie, ainsi que la directrice de l’information, Deborah Turness, ont annoncé leur démission dimanche soir, assumant la responsabilité de la gestion de cette crise.
Sur son réseau social, Donald Trump a réagi aux démissions, affirmant que les dirigeants de la BBC avaient été « pris en train de falsifier son excellent (parfait) discours du 6 janvier ». Au Royaume-Uni, le secrétaire d’État fantôme à la Culture du Parti conservateur, Nigel Huddleston, a publiquement demandé à la BBC de présenter des excuses formelles à l’ancien président américain, qualifiant le montage de « manifestement trompeur ».
