Dette du Sénégal : Le FMI rappelle que la décision de restructurer appartient à l’État

Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé mardi avoir engagé des discussions avec les autorités sénégalaises autour de « différentes options » pour répondre aux « importantes vulnérabilités de la dette » du pays. Selon l’agence Reuters, l’institution rappelle toutefois que « la décision de restructurer ou non la dette reste souveraine » et relève entièrement du gouvernement sénégalais.

Ces échanges interviennent alors que le programme d’aide financière de 1,8 milliard de dollars, conclu avec Dakar, demeure gelé depuis que le nouveau pouvoir a révélé l’existence de dettes cachées évaluées à plus de 11 milliards de dollars.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a récemment accusé le FMI de pousser à une restructuration de la dette, une option que son gouvernement refuse d’envisager. Cette déclaration a immédiatement fait chuter la valeur des obligations sénégalaises sur les marchés internationaux.

Dans une note de recherche, Stuart Culverhouse, analyste chez Tellimer, estime que ce refus « limite les marges de manœuvre » du pays, confronté à un déficit budgétaire important et une dette publique désormais estimée à 132 % du PIB. « Sans l’aide du FMI, le gouvernement doit compter sur le financement national et des coupes budgétaires importantes, au risque de provoquer des troubles sociaux », avertit-il à Reuters.

En août dernier, le gouvernement a présenté un plan de relance économique financé à 90 % par des ressources locales, avec l’objectif affiché d’éviter tout nouvel endettement extérieur.

Cependant, dans un contexte où plusieurs pays africains, comme la Zambie, le Ghana ou l’Éthiopie, ont déjà dû restructurer leur dette, l’expérience de ces États, marquée par la longueur des négociations et la sévérité des ajustements économiques, rend cette option politiquement risquée pour Dakar. D’autres, comme le Kenya, ont choisi d’augmenter fortement les impôts, déclenchant des tensions sociales.

Pour le chercheur Abdoulaye Ndiaye, professeur de macroéconomie à l’Université de New York, l’enjeu est urgent : « Le Sénégal ne peut pas se permettre le luxe d’attendre que toutes les réformes en matière de gouvernance et de responsabilité soient pleinement mises en place avant d’obtenir un nouveau programme du FMI. »

Dans ce bras de fer entre souveraineté politique et contraintes financières, le gouvernement sénégalais se retrouve face à un arbitrage délicat : restaurer la confiance des bailleurs sans renoncer à ses engagements économiques et sociaux.

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Un commentaire

  1. Non il faut un mandat d’arrêt international pour ce bouffon 12ans de détournement lapidation et les meurtres avec ces charognards vampires lobbies


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