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Dette : Ce que la Banque mondiale révèle sur la situation du Sénégal

Dans son Rapport international sur la dette 2025, publié le 3 décembre, la Banque mondiale dresse une cartographie précise des créanciers du Sénégal. « La dette publique et la dette garantie par l’État sont détenues à 41 % par les créanciers multilatéraux », rappelle Mademba Aas Njaay, sur le réseau social X, citant la part de l’IDA/Banque mondiale (17 %), du Groupe de la BAD (7 %) et d’autres institutions (15 %).

Les créanciers privés représentent 40 % de l’encours, « dont 19 % pour les détenteurs d’obligations et 21 % pour les autres créanciers privés ». Les créanciers bilatéraux complètent la structure avec 19 %, dominés par « la Chine (8 %), la France (5 %) et le Japon (1 %) ».

Sur le ratio dette/PIB, Mademba Aas Njaay souligne une zone d’ombre : « Je n’ai pas vu de chiffre explicite dans le rapport… la Banque mondiale joue-t-elle la montre en attendant la décision du FMI ? » Pour l’heure, l’institution se limite à indiquer que « le stock total de la dette publique du Sénégal est estimé à 47,1 milliards de dollars en 2024 ».

Une précision de taille apparaît en note de bas de page : « Les données du DRS n’incluent pas la dette extérieure des entreprises publiques ». Mademba traduit : « Dans le DRS, c’est l’État qui raconte lui-même l’état de sa dette à ses partenaires internationaux ».

Le contraste est frappant avec le débat interne, note-t-il. « Dans la loi de finances, on parle clairement d’un endettement public de 119 % du PIB, aggravé par une dette bancaire hors budget et un déficit d’environ 12 % du PIB en 2024 », écrit-il.

Le rapport de la Banque mondiale classe par ailleurs le Sénégal parmi les pays les plus sous pression en matière de service de la dette. « Le Sénégal fait partie des cinq pays qui, en 2024, ont payé le plus d’intérêts par rapport à leurs recettes d’exportation », aux côtés du Mozambique, de la Mongolie, de l’Égypte et de la Colombie. Il figure également dans le top 5 des pays où les paiements d’intérêts pèsent le plus lourdement par rapport au Revenu national brut.

Le pays reste toutefois bien positionné pour l’accès aux ressources concessionnelles : « Avec le Mozambique, le Sri Lanka et l’Ouzbékistan, le Sénégal reçoit 21 % des crédits IDA », même si le Bangladesh, le Nigeria et le Pakistan concentrent près de 30 % du stock des pays éligibles.

Enfin, le Sénégal apparaît dans un autre classement préoccupant : « le top 6 des pays aux ratios de service de la dette par rapport aux exportations les plus élevés ». Une situation qui conduit Mademba Aas Njaay à cette formule : « Avant les seringues, les craies, les engrais ou le goudron, notre ministre des Finances signe d’abord les chèques aux créanciers. Dur, dur… »

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