Des Journalistes violentés : Les contours de la rencontre entre les professionnels des médias et Sidiki Kaba

Après avoir rassemblé la famille médiatique, ce lundi, pour la veillée nocturne, la Coordination des Associations de Presse (CAP) a rencontré aujourd’hui (jeudi) le ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba pour dire STOP au « bâillonnement » des reporters. C’était en réalité pour discuter des préoccupations majeures concernant la sécurité des professionnels des médias dans l’exercice de leur métier.

La manifestation du vendredi dernier a vu des scènes de journalistes agressés et violentés par les Forces de Défense et de Sécurité. Sur ce, les professionnels des médias ont dit « plus jamais ça ». Ils ont envoyé un message fort à l’autorité. « Au cours de cette rencontre, la CAP a vigoureusement dénoncé les bavures des
forces de défense et de sécurité, en particulier de la Police Nationale, dont certains éléments continuent de violenter des professionnels des médias, notamment des femmes, déployés sur le terrain pour juste exercer leur métier
« , lit-on dans un communiqué parvenu à la rédaction de Senego.

Voici en intégralité le communiqué :

Rencontre de la Coordination des Associations de Presse (CAP) avec le Ministre de l’Intérieur

La Coordination des Associations de Presse (CAP) a été reçue ce 15 février 2024 par le Ministre de l’Intérieur, M. Sidiki KABA, pour discuter des préoccupations majeures concernant la sécurité des professionnels des médias dans l’exercice de leur métier.

Au cours de cette rencontre, la CAP a vigoureusement dénoncé les bavures des forces de défense et de sécurité, en particulier de la Police Nationale, dont certains éléments continuent de violenter des professionnels des médias, notamment des femmes, déployés sur le terrain pour juste exercer leur métier.

La CAP a rappelé les mesures prises et les formations dispensées par les associations de presse pour permettre aux journalistes et techniciens des médias d’opérer de manière responsable aux côtés des forces de l’ordre sur le terrain.

Malheureusement, malgré ces efforts, les relations se sont détériorées au cours des quatre dernières années. Les professionnels des médias sont désormais pris pour cibles par ceux-là même qui sont chargés de les protéger.

Aujourd’hui, force est de constater que ni la carte nationale de presse, ni les gilets ne sont des signes protecteurs face à la furie des FDS.

La CAP a fermement protesté contre cette situation anormale et a appelé les forces de l’ordre à faire preuve de raison et de modération. Au cours de la rencontre, le Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), l’Inspecteur Général Seydou Bocar YAGUE, a rassuré que des mesures seront prises pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. Il a attribué certains abus et bavures à la jeunesse des éléments de la police opérant sur le terrain, tout en dénonçant, cependant, certains manquements des journalistes et techniciens des médias.

Le Ministre de l’Intérieur a salué la volonté de conciliation de la CAP, rappelé les missions des forces de l’ordre et reconnu la légitimité de la colère des membres de la presse. Il a réaffirmé l’engagement de son département à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.

La rencontre s’est conclue par la remise officielle de la lettre de protestation de la CAP. D’autres rencontres sont prévues avec les responsables de la Police Nationale afin de discuter de la mise en place d’un cadre de concertation, afin de définir un protocole d’accord pour une cohabitation pacifique entre la
presse et les forces de l’ordre sur le terrain.

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