Dernière semaine avant le scrutin, Dakar, la campagne capitale…

Dakar retient toutes les attentions. Tous les candidats investissent la capitale sénégalaise, pour son lourd électorat, souvent décisif et son enjeu déterminant dans l’issue du scrutin. Qui gagne Dakar, qui polarise 25,25% de l’électorat, soit 1, 687 826 des électeurs, dit-on, prendra une bonne option vers le Palais.

C’est dire que la capitale reste l’enjeu majeur qui pousse le candidat de la coalition Benno bokk yakaar à s’y pavaner, notamment dans sa lointaine et proche banlieue, terreau fertile où il avait glané des trophées au Référendum et aux Législatives et l’opposition à y chercher ses repères, grâce à l’entregent des leaders recalés au parrainage. A qui la capitale tendra les bras ?

Dans ce contexte où l’ex maire, Khalifa Sall, croupit en prison, écarté, disent ses partisans, par Macky Sall et où le Pds, sans candidat ni soutien, compte s’opposer au scrutin de ce dimanche, à quoi devront s’attendre les citoyens ? Le débat sera-t-il idée, arguments contre arguments ou cavalier, gros bras contre gros bras ? La question reste têtue, car à ce niveau de d’adversité électorale, entre la confiance presque condescendante du pouvoir qui crie, urbi et orbi, sa victoire au premier tour, brandissant son bilan et l’opposition arc-boutée à son idée d’un second tour dictée, selon ses leaders, par un passif dans l’actif que brandit le pouvoir, il est à craindre que l’enjeu tue le jeu qui doit être dans le verbe et non dans le muscle.

Le duel risque d’être électrique, en atteste les multiples appels au calme de la part de la diplomatie intérieure, incarnée par la parole maraboutique et coutumière et des nombreux observateurs étrangers qui, espérons le, n’achopperont pas sur la dualité entre l’opposition déterminée à ne pas être une victime expiatoire et le pouvoir décidé à confirmer sa suprématie.

Au-delà du choc des ambitions de la conquête et de la conservation du pouvoir, l’enjeu qui doit valoir la chandelle reste la préservation du modèle démocratique et de stabilité d’une nation apaisée qui doit faire courir.

Les politiques ne l’auront pas compris que le peuple doit le leur rappeler, par sa maturité qui a toujours bluffé le monde.