D’après une certaine presse, un réseau d’espionnage au profit de Karim Wade a été démantelé, mettant en cause un information de la Crei, des avocats et même des personnalités du monde politico-judiciaire. Mais à côtés des arguments développés par le souteneurs de la thèse de l’espionnage, il y a les avocats de Karim Wade qui dégagent en touche et parlent d’un nouveau mensonge d’Etat visant à diaboliser davantage leur client. Retour sur les fats tels que narrés par le journal Enquête et le démenti de Me Seydou Diagne
Même prisonnier, avec toutes les restrictions et contraintes de corps que ce statut désagréable lui impose, le fils d’Abdoulaye Wade garde une capacité de nuisance suffisamment intacte pour donner du fil à retordre à l’actuel Exécutif, mais surtout, à l’appareil judiciaire qui est tout près de sceller son sort dans le cadre de la traque des biens mal acquis.
Seulement, l’ancien “ministre du ciel et de la terre” qui, jusqu’ici, avait réussi à tisser et à entretenir un puissant réseau d’informateurs qui s’étend de ses quartiers de la prison de Rebeuss au tribunal de Dakar, tout en infiltrant les services de renseignements, vient de perdre un maillon clé de son dispositif. Un informaticien du tribunal a été arrêté, en début de semaine, et déféré ce mercredi à la suite de son identification formelle comme étant une taupe de Karim Wade.
L’informaticien du tribunal qui porte les initiales A.S était de mèche avec des agents en poste à la prison de Rebeuss où Karim Wade est détenu depuis avril 2013. Avec les taupes de la prison et par des voies contournées ainsi que des messages codés, ils tenaient le fils d’Abdoulaye Wade et ses avocats au courant de toutes les péripéties de la procédure en cours contre sa personne dans la traque des biens mal acquis. Résultat : Karim réussissait presque toujours les bonnes contre-attaques tout au long du déroulement de son procès.
Leur démarche pernicieuse a été mise à nu par Cheikh Tidiane Mara, le procureur spécial près la Cour de l’enrichissement illicite (CREI), d’où l’arrestation, il y a trois jours, de A.S qui pourrait être très bientôt rejoint par ses collaborateurs. Mais ce n’est pas tout, car au-delà des taupes de la prison et du tribunal, le dispositif très huilé de Wade fils comprend également des avocats et certaines têtes de l’appareil des renseignements de l’Etat. Si bien que du fond de sa cellule, Karim Wade avait réussi à installer une machine efficace de communication pour recevoir et émettre tout un tas d’informations utiles à sa défense et suffisamment puissant pour conquérir une partie de l’opinion publique à sa cause.
L’on se rappelle que certaines de ses sorties ont souvent secoué l’Exécutif et le système judiciaire, obligés à plusieurs reprises de s’expliquer ou de justifier certaines de leurs actions, après les opérations de communication de Karim Wade. C’est pourquoi une chasse à la taupe a été engagée pour démasquer tous les visages cachés qui à un moment ou un autre ont fait de « l’espionnage » pour Karim Wade.
Me Seydou Diagne: C’est de l’indignité, un autre mensonge d’Etat
« Après Karim Wade, l’Etat s’acharne sur ses avocats, c’est de la manipulation et un mensonge d’Etat de plus. Je n’ai jamais rencontré Aldolph Dia en dehors de la salle d’audience où se tenait le procès de Karim Wade. Et, depuis le 14 janvier, date à laquelle nous avons quitté l’audience, je ne l’ai pas vu. Pour qu’il me remettre des enregistrement, il faut que je le voie, il ne connait même pas ou se trouve mon cabinet. De toutes les personnes qu’il a appelées dans la famille judiciaire, dont les avocats de l’Etat et d’autres personnes, pourquoi on ne parle que de moi ? Il a passé des appels avec un autre avocat », a réagi le conseil de Karim Wade. Sur les sommes d’argent importantes qu’il aurait remises à Dia, Me Diagne réplique : « Pure affabulation, je n’ai pas d’argent à donner ».
L’avocat ajoute qu’il dispose du dossier de 47.000 pages et Dia n’a rien à lui apprendre. Ce dernier, qu’il sache, n’assiste d’ailleurs pas aux délibérations qui se font à la Crei et non au Palais de justice de Dakar. Les saisies qu’il faisait n’ont rien à voir avec les délibérations de la peine. Le fait de s’attaquer aux avocats de Karim Wade est une indignité. Nous n’avons rien à faire de leur délibéré parce que depuis le début du procès, à l’audience, nous leur avons dit de dire tout de suite le verdict, c’est d’une indignité… Nous avons quitté la défense et la Crei depuis trois mois, ils n’ont qu’ à rendre leur décision de condamnation et nous laisser tranquilles », assène Me Diagne dans les colonnes de L’As