Abdoulaye Diop, plus connu sous le nom de Pape Diop, le chauffeur du bus Tata incendié à Yarakh en 2023, est décédé samedi soir dans le village de Touba Guèye, situé dans le département de Thiès. Âgé de 40 ans, il s’est éteint dans un contexte de précarité et de maladie, alors que l’enquête sur l’attaque criminelle de son véhicule n’est toujours pas terminée.
Selon les informations recueillies par nos confrères de Kawtef auprès de son cousin, Matar Gadiaga, le décès est survenu aux environs de 23 heures. « Il est tombé dans les toilettes alors qu’il voulait prendre un bain, après avoir fait bouillir de l’eau. Nous l’avons transporté à l’hôpital de Thiénaba, mais il est décédé en cours de route », a-t-il précisé. Un médecin a confirmé que la mort était d’origine « naturelle », le chauffeur souffrant d’une forte tension depuis un mois.
Au-delà de la maladie, la famille déplore un sentiment d’abandon. Après l’incendie qui avait coûté la vie à deux passagers, Pape Diop s’en était sorti avec des brûlures au pied. D’après son cousin, bien qu’il ait rencontré le ministre de l’Intérieur de l’époque pour une communication médiatique, il n’aurait reçu aucune aide pour ses soins par la suite. « Il a été oublié juste après son interview », a regretté Matar Gadiaga, décrivant un homme fragilisé et laissé à lui-même.
Pape Diop portait de lourdes responsabilités familiales. Orphelin de père et de mère, il était marié à deux épouses et père de deux enfants. Il était également le seul soutien de son grand-frère, atteint d’un handicap mental. Sa disparition laisse ses proches dans le désarroi, avec l’amertume d’un homme qui n’a pas reçu l’accompagnement espéré après avoir survécu au drame. Il a été inhumé dimanche à Touba.
