Décès de Amadou Lamine Mbaye: l’émouvant témoignage de Omar Charif Ndao

Après le rappel à Dieu de notre regretté confrère Amadou Lamine Mbaye, décès survenu ce lundi 31 décembre 2018 à Pikine, le journaliste Omar Charif Ndao, par ailleurs ancien Rédacteur en chef-adjoint de Senego, a fait un émouvant témoignage sur l’illustre disparu.

Un Homme Digne est tombé, les armes à la main

« Grand ci lo nek » m’a-t-il demandé il y a quatre (4) jours. Curieusement, je lui ai dit que je reviens
dans quelques minutes pour qu’on continue la discussion. Mais c’est là que s’est arrêté notre
échange. Un échange au quotidien car depuis que j’ai quitté SENEGO, on ne parvenait plus à nous
séparer. Comme des frères siamois.

Le jour de la prise de ses congés, le 15 décembre dernier, il est passé à ma grande surprise à la
maison jusqu’assez tard. Etant un grand amateur des bonnes tenues, Amadou Lamine Mbaye aimait
s’habiller correctement et élégamment. Et quand je lui offrit un costume, en ce 15 décembre 2018,
la promesse a fusé : « Chooouuu grand, bi 31 décembre lakoy sole, yoné la ay photos you bari ».
Ce 31 décembre, il n’en respira que quelques bribes. Parti. Pourquoi Lamine ?

Ma plume bute devant cette plume pleine de vie, qui écrivait, écrivait, écrivait. Qui sentait
l’information. Qui faisait vivre l’information. Qui donnait à l’information ses titres de noblesse. Elle
s’est cassée alors que je le forçais à écrire non pas un, mais plusieurs livres sur la culture, la musique.
Amadou Lamine Mbaye, malgré son jeune âge était une bibliothèque. C’est l’un de mes grands
regrets qu’il soit parti sans une œuvre.

Tout nous liait. Son amour incommensurable voué à Serigne Babacar SY, qui était son baromètre.
Tout nous liait. L’amour qu’il portait à ses parents (très dignes du reste devant la douleur et dans la
vie de tous les jours).
Tout nous liait. L’amour qu’il portait à ses filles jumelles, Maman et Maty, innocentes dans la tragédie
qui s’est déroulée.

Tout nous liait. L’amour qu’il portait à sa petite sœur.
La maladie qui l’a emporté le respectait malgré tout. Cette maladie sait qu’elle a vaincu un homme
digne, brave dans la souffrance, qui ne s’est jamais apitoyé sur son sort. « Grand, laisse moi aller au
travail, je ne veux pas être taxé de fainéant. C’est dur, mais je fais avec. Lépeu dina diekh », me
répétait-il quand je lui disais de se ménager.

J’ai perdu un collègue, un ami, un petit frère. Qui n’a pas tenu sa promesse de m’envoyer des photos
ce 31 décembre. Ni celle de reprendre le boulot ce 02 janvier 2019, fin de ses congés.
Qu’Allah SWT ait pitié de son âme. Que la terre de Thiaroye lui soit légère. Qu’Allah SWT donne à ses
parents et proches, lui le garçon unique, la force de surmonter cette épreuve douloureuse.

Omar Sharif NDAO

2 COMMENTAIRES
  • sibarak

    Que le bon DIEU l’accueille dans son vaste paradis amine

  • Tidiane

    Paix à son ame.K firdaws st sa demeure éternelle.

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