Débat public : les propositions de Doudou Gnagna Diop pour un tourisme haut de gamme bénéfique aux communautés locales...

Le président du Conseil d’administration de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO), Doudou Gnagna Diop, a pris part au débat public organisé par le P.I.T.S et l’ONITS, autour du thème : « Tourisme de luxe : moteur de croissance ou nouvelle forme de dépendance économique », ce samedi 23 août 2025.

D’entrée de jeu, il a rappelé que « le tourisme est souvent présenté comme un trésor économique pour le Sénégal, avec près de 8 % du PIB en 2022 ». Mais il a aussitôt souligné que l’essor du tourisme haut de gamme pose une interrogation cruciale : « Ce modèle de luxe sera-t-il un moteur durable de croissance, ou risque-t-il d’installer une nouvelle dépendance économique, fragile et inégalitaire ? »

Pour le PCA de la SAPCO, les bénéfices du tourisme de luxe sont indéniables : « Un touriste de luxe dépense trois à quatre fois plus qu’un touriste classique. Ces établissements créent des emplois qualifiés et rehaussent l’image internationale du Sénégal ». Il estime que l’arrivée de grands groupes comme le Club Med ou le RIU Baobab « agit comme un accélérateur de croissance et un vecteur de rayonnement ».

Cependant, il a mis en garde contre les zones d’ombre : « Le Sénégal capte parfois moins de 40 % de la dépense réelle d’un touriste de luxe. Les formules tout compris enferment les visiteurs dans des enclaves, au détriment des restaurateurs, artisans et guides locaux ».

Il a aussi alerté sur la pression foncière et écologique : « Sur la Petite-Côte, certains villages voient leurs plages privatisées, leurs pêcheurs repoussés, et leurs écosystèmes menacés ».

Pour Doudou Gnagna Diop, la solution ne réside pas dans le rejet du luxe, mais dans sa régulation : « La vraie question n’est pas : faut-il du luxe ou pas ? Mais quel modèle de luxe voulons-nous ? ».

Il propose notamment d’« imposer un contenu local obligatoire », « d’ouvrir les resorts sur leur territoire », « de protéger l’environnement » et de « redistribuer les recettes via une taxe spéciale sur le luxe au profit des communautés locales ».

En conclusion, il a insisté : « Le tourisme de luxe est une arme à double tranchant. Bien géré, il peut être un moteur de croissance et de fierté nationale. Mal géré, il peut devenir une nouvelle dépendance, appauvrissant nos territoires et détruisant notre environnement ».

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3 commentaires

  1. Mamadou Ndiaye

    En ma qualité de Président de L’ONITS et organisateur de ce débat public avec le PITS, je remercie tous les participants et prône pour un tourisme de Luxe profitable à l’économie locale et nationale

    Bravo à tous !


  2. Mamadou Lamine Diop

    Abdou Diouf en son temps avait voulu faire de même entre Louga et Saint Louis. Le Sénégal dans son entier avait dit non.

    Le Sénégal n’est pas prêt pour ce genre de tourisme. Les occidentaux amènent avec eux de l’argent mais aussi leurs tares. Avec cet argent les tentations seront grandes pour des gens qui n’en n’ont jamais vu autant. Les allées du Centenaire en sont un parfait exemple ou les Chinois ont fini par faire partir tout les riverains.


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