Pas de recul, mais une maturité de la démocratie sénégalaise, selon Boune Abdallah Dionne

Le Premier ministre Mahammed Dionne a réfuté l’idée d’un recul de la démocratie au Sénégal et a estimé que le pays peut plutôt se prévaloir d’une « maturité » dans ce domaine.

« Il ne faut pas oublier que le Sénégal, c’est la maturité démocratique. Je ne parlerai pas de recul, mais de maturité démocratique’’, a déclaré le chef du gouvernement lors d’une plénière de l’Assemblée nationale dédiée à des questions d’actualité au gouvernement, constate l’agence de presse sénégalaise.

« Le Sénégal, a repris le Premier ministre dans son adresse aux députés, c’est le peuple du 19 mars 2000, du 23 juin 2011, du 25 mars 2012. »

Il fait allusion à des évènements politiques importants survenus à ces dates, dont la première correspond à la première alternance politique intervenue au Sénégal.

Le 23 juin 2011 fait référence à un soulèvement populaire mené par des mouvements citoyens, qui ont contraint à l’époque le président Abdoulaye Wade, en poste depuis 2000, à renoncer à un projet de révision de la Constitution élaboré pour réduire à 25% le seuil minimum des voix nécessaires pour élire un « ticket présidentiel » comprenant un président et un vice-président.

L’actuel président Macky Sall a été élu dans ce contexte, quelques mois plus tard, en mars 2012, son accession à la magistrature suprême parachevant la deuxième alternance politique au Sénégal.

Entre-temps, a soutenu le chef du gouvernement sénégalais, le peuple « n’a pas changé et donne tous les jours une leçon de modestie aux dirigeants de ce pays’’, afin qu’ils apprennent « à servir et non à se servir« .

M. Dionne assure que le gouvernement inscrit son action dans la promotion de la paix civile, en faisant par exemple valoir que le Sénégal « n’a jamais été aussi proche » d’un retour de la paix en Casamance, la partie méridionale du pays en proie à un conflit de près de 40 ans, depuis l’émergence d’un mouvement indépendantiste en 1982.

« On est loin du recul démocratique. Que vaut la démocratie s’il n’y a pas de lois ? Que vaut la démocratie s’il y a rupture entre les citoyens ? Nous ne voulons pas de cette démocratie« , a insisté le Premier ministre, selon lequel la démocratie « ne doit pas être un deal sur le dos du peuple« .

Il réfute les analyses faisant état de relations entre le pouvoir et l’opposition. « Chacun joue son rôle« , a dit Mahammed Dionne, ajoutant que le statut de chef de l’opposition doit découler d’un dialogue entre les opposants et les leaders de la majorité.

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