Les conseils de l’ancien ministre et maire de Louga, Moustapha Diop, inculpé depuis le 22 mai 2025 et placé sous mandat de dépôt par la Haute Cour de justice, ont introduit une nouvelle requête en liberté provisoire. Ils affirment qu’« aucune des infractions retenues contre lui, intuitu personae, n’est établie ».
Poursuivi pour une série de charges allant de l’association de malfaiteurs à la concussion, en passant par la corruption, la prise illégale d’intérêts, le faux et usage de faux, le détournement de deniers publics et le blanchiment de capitaux, Moustapha Diop rejette en bloc ces accusations. Ses avocats rappellent que, dans son réquisitoire introductif du 17 avril 2025, le Parquet n’avait pas retenu l’infraction d’association de malfaiteurs à l’encontre des agents du ministère, ce qui rend selon eux « infondé de faire peser cette qualification sur le seul requérant ».
Concernant l’acquisition de masques dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale (Pres), la défense insiste : « Il a été clairement établi qu’il n’est intervenu ni dans la désignation des fournisseurs, ni dans le règlement de leurs prestations ». Les conseils soutiennent en outre que les prestataires désignés étaient, sauf exceptions, « totalement inconnus du requérant », rendant « inconcevable l’hypothèse d’une association de malfaiteurs ».
Sur les accusations de détournement de deniers publics estimés à 2,5 milliards de francs CFA et d’un supposé déficit de 931 millions de francs sur des masques non distribués, les avocats opposent des chiffres précis : « Le budget a été intégralement dépensé pour l’achat de 6 250 000 masques et ces masques, sauf un lot de 29 000, ont été totalement distribués ».
Ils balaient également les autres griefs : concussion, corruption, prise illégale d’intérêts, faux ou usage de faux. « À aucun moment, il n’a tiré le moindre bénéfice financier, ni personnellement ni par intermédiaire », insistent-ils dans L’Obs, ajoutant qu’« aucun document n’a été rédigé ou signé de sa main ».
La défense estime que le dossier comporte « de sérieuses contestations à la fois factuelles et juridiques », rappelant le principe fondamental de la responsabilité pénale individuelle. Elle plaide pour une libération sous conditions, assurant que l’élargissement de leur client « ne peut être source de trouble à l’ordre public, ni constituer une entrave à la manifestation de la vérité pénale », et qu’il « n’existe aucune crainte de fuite ».