De Lima au Pérou, à Córdoba en Argentine, en passant par la capitale bolivienne La Paz, la dixième édition sud-américaine du rallye, qui se déroule du 6 au 20 janvier, s’annonce particulièrement exigeante pour les concurrents.
Pour sa quarantième édition, et dixième en Amérique du Sud, le Dakar, parti de Lima ce samedi 6 janvier, s’est offert un parcours de luxe. De la capitale péruvienne, en passant par celle de la Bolivie, La Paz, les compétiteurs parcourront près de 9 000 km, dont plus de 5 000 de spéciales, avant l’arrivée, le samedi 20, à Córdoba, dans le centre de l’Argentine.
Sable et dunes au Pérou, partie la plus « africaine » du Dakar 2018 ; navigation d’altitude dans les hauts-plateaux boliviens, avec une étape marathon de plus de 500 km chronométrés entre Uyuni et Tipiza le 8 janvier ; pistes en tout genre dans la partie argentine de la course, dont une « Super Fiambalá » (Belén-Fiambalá-Chilecito) le 17, qui s’annonce comme la plus difficile du rallye ; et une dernière étape (Córdoba-Córdoba) avec 120 km de spéciale qui, à la différence des années antérieures, ne sera pas une simple formalité : les concurrents devront défendre leur place jusqu’au bout.
Répondre aux attentes des pilotes
Pensé par l’Espagnol Marc Coma, ancien champion moto et vainqueur du Dakar, aujourd’hui directeur sportif de l’épreuve, ce tracé est censé répondre aux attentes des pilotes, notamment les plus anciens, parfois nostalgiques des difficultés rencontrées quand le rallye se déroulait en terre africaine.
Ce Dakar historique sera aussi celui des adieux pour Peugeot, l’écurie qui a dominé les deux dernières éditions en auto, la catégorie reine de l’épreuve. La marque du lion a en effet annoncé qu’elle ne présenterait pas d’équipe officielle à partir de 2019. Mais elle participe cette année avec une « Dream team » qui la positionne comme la grande favorite de la course. Stéphane Peterhansel, « Monsieur Dakar », champion en 2017 et recordman des victoires sur le rallye (13 en total, sept en motos et six en autos) en est le chef de file. Complètent l’équipe deux autres pilotes français de premier rang, Sébastien Loeb et Cyril Desprès, et l’Espagnol Carlos Sainz. De quoi prétendre rafler le podium, comme les Peugeot 2008 l’avaient fait l’an dernier (dans l’ordre, Peterhansel, Loeb et Desprès).
De nouvelles règles
Mais des modifications introduites par les organisateurs dans le règlement technique de l’épreuve pourraient menacer la supériorité affichée l’an dernier par les Peugeot, qui devront augmenter leur poids, alors que les 4×4 rivaux devront le diminuer, de manière à ce que la concurrence soit plus équitable. Cela devrait renforcer les chances des Mini, emmenés par l’Espagnol Nani Roma, vainqueur en 2014, et le Finlandais Mikko Hirvoneen, ainsi que des Toyota, qui présentent deux anciens champions du Dakar, le Qatarien Nasser Al Attiyah et le Sud-Africain Giniel de Villiers.
En motos, l’équipe favorite est KTM, qui a pris les trois premières places en 2017, avec Sam Sunderland, premier Britannique vainqueur de l’épreuve, Matthias Walkner (Autriche) et Gerard Farrés Guell (Espagne). Mais, depuis que Cyril Desprès (aujourd’hui pilote auto) et Marc Coma (devenu directeur sportif du Dakar), qui se partageaient les victoires jusqu’en 2016, ont abandonné la catégorie, la course des deux roues est plus ouverte. Avec l’Espagnol Joan Barreda et le Portugais Paulo Gonçalves, la firme japonaise Honda pourrait ainsi disputer la suprématie de l’Autrichienne KTM. Enfin, dans la catégorie camions, en l’absence du Néerlandais Gerard De Rooy, tout porte à croire que la victoire ira à l’armada russe de Kamaz, dont Eduard Nikolaiev, vainqueur en 2017, est le leader.
Une terre d’élection
Au-delà des enjeux sportifs, cette dixième édition sud-américaine du Dakar Pérou-Bolivie-Argentine témoigne de la capacité des organisateurs à s’adapter pour proposer chaque année depuis 2009, et sur différents pays, une course intéressante pour les pilotes, les marques, les sponsors et le public. Le Chili, présent dans les premières éditions, n’y est plus, mais il devrait y revenir en 2019, sans doute avec le départ ; le Pérou en fait à nouveau partie, après une éclipse due aux réticences du gouvernement précédent ; la Bolivie y prend part pour la troisième fois, en une démarche qui associe les intérêts sportifs des organisateurs et le souci du pouvoir de recevoir un grand événement international.
Quant à l’Argentine, c’est le seul pays de la région qui a accueilli l’épreuve depuis qu’elle a traversé l’Atlantique. Parce que les sports mécaniques y sont au moins aussi populaires que le football et que le Dakar y a donc trouvé une terre d’élection. En particulier à Córdoba, où la passion pour les rallyes automobiles est légendaire. Et c’est pourquoi cette province a été choisie pour l’arrivée de l’édition 2018 de la course.
Rfi