ONU Femmes a lancé un appel ce mardi pour une action immédiate visant à protéger les femmes et les filles au Soudan. L’organisation souligne que le conflit en cours et l’aggravation de la crise alimentaire exposent des millions de personnes à des dangers extrêmes, notamment à une insécurité alimentaire aiguë.
Lors d’une intervention à Genève, Anna Mutavati, directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Est et australe, a dressé un tableau alarmant de la situation. « Depuis plus de deux années consécutives, chaque ligne de front au Soudan a ravagé les corps, les foyers, les moyens de subsistance et l’avenir des femmes et des filles », a-t-elle déclaré, selon des propos rapportés par l’agence Anadolu. Selon nos informations, près de 11 millions de femmes et de filles souffrent actuellement d’insécurité alimentaire aiguë. « Être une femme au Soudan est un facteur prédictif important de la faim », a ajouté la responsable.
La situation est particulièrement critique dans des zones comme El Fasher, où les combats s’intensifient, ainsi que dans la région du Darfour. Les femmes y sont confrontées à « la faim extrême, aux déplacements de population, à la mort et aux violences sexuelles et sexistes ». Une alerte à la famine a d’ailleurs été officiellement déclarée à El Fasher et Kadugli. Les conclusions d’ONU Femmes révèlent que 73,7 % des femmes au Soudan « ne bénéficient pas d’une diversité alimentaire minimale », un indicateur d’une alimentation très pauvre et d’un risque élevé de malnutrition. Cette situation s’inscrit dans un contexte de graves exactions dénoncées par la communauté internationale.
Face à cette crise, l’organisation a formulé plusieurs exigences. Anna Mutavati a insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la mise en place de couloirs de sécurité pour les civils. Elle a également appelé les acteurs humanitaires à prioriser les femmes et les ménages dirigés par des femmes dans l’aide alimentaire. « Toutes les parties doivent protéger les femmes et les filles et respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits humains », a-t-elle affirmé, exhortant les donateurs à financer et à collaborer avec les organisations féminines locales.
