Conseil national de la Mémoire : Vers une architecture intellectuelle pour ancrer le patrimoine dans le Sénégal 2050

Le Musée des Civilisations Noires de Dakar a servi de cadre, depuis ce lundi 15 décembre, à une rencontre décisive organisée par le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Experts, universitaires et acteurs de la société civile s’y sont réunis pour définir l’architecture du futur Conseil national de la Mémoire et du Patrimoine historique, un organe stratégique de l’agenda national.

Cette concertation nationale marque une étape importante dans la concrétisation de la vision exposée par le Président Diomaye Faye. L’ambition affichée est de dépasser la simple conservation muséale pour faire du patrimoine un levier de transformation sociale et économique, en phase avec le référentiel « Sénégal 2050 ». Il ne s’agit plus seulement de commémorer, mais d’intégrer l’héritage historique dans la dynamique de développement du pays.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Culture a tracé la feuille de route de cette nouvelle institution. Selon les propos rapportés par « Sud Quotidien », l’autorité ministérielle a souligné que « le patrimoine, l’histoire et la mémoire doivent désormais irriguer nos politiques publiques, influencer l’éducation, l’artisanat, le tourisme ». Cette orientation s’inspire directement des enseignements de Cheikh Anta Diop, pour qui la conscience historique demeure le fondement indispensable à toute construction nationale et à la souveraineté culturelle.

Sur le plan organisationnel, les échanges ont permis de clarifier la gouvernance du Conseil. La structure sera rattachée institutionnellement au ministère de la Culture, tout en conservant une autonomie scientifique. L’architecture retenue prévoit un comité scientifique pluraliste, composé d’experts nationaux, de membres de la diaspora et de spécialistes internationaux, ainsi qu’un comité de pilotage chargé de l’efficacité opérationnelle. L’objectif est d’allier rigueur académique et ouverture aux savoirs endogènes.

La modernisation des outils de transmission a également occupé une place centrale dans les débats. Pour toucher les jeunes générations, les participants ont recommandé le développement d’une plateforme numérique interactive destinée aux chercheurs et au grand public. La production de manuels scolaires, de podcasts et de documentaires figure parmi les priorités pour rendre la mémoire nationale accessible et vivante.

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