« Comment relever le niveau de nos élèves au Sénégal ? » (Par Abdourahmane Diallo, enseignant/auteur)
Il faut le dire jusqu’à la fin des années 1990 on parlait français dans les cours de récréations de nos écoles et de nos universités.
Subitement en 2000 il y a une sorte de rupture épistémologique, le Français est désormais relégué au second plan au profit des langues nationales.
Le constat est que le Français notre langue de travail n’est plus parlé dans nos cours de récréation alors qu’on continue d’évaluer nos élèves dans cette langue d’enseignement et de recherches.
Aujourd’hui 80% de nos élèves en classe de 6e ne savent presque ni lire ni écrire ni compter en Français.
Les enseignants eux-mêmes sont confrontés à un problème pédagogique à savoir la baisse drastique du niveau de nos apprenants qui demeure mutatis mutandis le maillon faible du système éducatif sénégalais.
Par ailleurs on se demande à travers l’alphabétisation dans quelle langue faut-il former les élites intellectuelles sénégalaises?
La conséquence majeure de cette crise du système éducatif sénégalais est le risque d’avoir une école qui produirait des cadres mal formés donc incapables de participer au développement économique social et culturel de notre pays.
Les solutions pour juguler cette baisse de niveau de nos apprenants existent:
– Amener la majeure partie de nos qui atteignent le cours moyen 2eme année à savoir lire écrire et calculer.
– Construire dans nos écoles publiques des bibliothèques scolaires et promouvoir la lecture chez les apprenants.
– Construire à moyen et long terme des salles informatiques et les équiper en ordinateurs de dernière génération.
– Introduire l »enseignement des langues nationales dans nos écoles à partir de l’élémentaire et progressivement.
– Développer l’enseignement technique et la formation professionnelle pour faire face au chômage des jeunes.
– Lutter contre la violence en milieu scolaire.
Par Abdourahmane Diallo, enseignant/auteur
Triste d’en être arrivé là où on en est.
Les élèves de William Ponty n’avaient que le niveau de CEPE mais mon Dieu ils pouvaient enseigner même à des universitaires.
La faute revient aux présidents successifs qui sont venus après Senghor.
La descente aux enfers débutera vraiment avec Wade après que Hiba Der Thiam soit passé au ministère de l’éducation nationale.
Devinez ce qui suit.
Le niveau de l’éducation n’est que le reflet de la dedication de nos leaders a vouloir envoyer leurs enfants ailleurs plutôt que de les laisser le parcours du combattant.
Chapeau néanmoins à Abdou Diouf pour avoir laissé ses enfants faire une bonne partie de leurs cursus au Sénégal.
A mon avis, je pense que le vrai problème c’est la religion. Quand on est un disciple convaincu, on doit parler la langue du marabout, la seule langue qu’il parle : le wolof! Même si vous êtes japonais et que vous veniez vous convertir, on vous forcera à parler la langue du guide suprême. Autrefois, les élèves formaient des groupes de travail, des clubs très actifs dans toutes les disciplines, maintenant, ce sont des dahiras en lieu et place. Et on ne parle pas français dans le dahira. Au Sénégal, les gens voient la vérité en face mais personne n’ose parler dans les médias de peur d’être vilipendés par les ignorants.
Le niveau des élèves a baissé le jour où la France a imposé à nos états une réduction du budget de l éducation. Ce qui est en soit un coup d etat sans armes, car vous avez bouleversé le pays pour au moins une génération ( 25 à 30 ans). Ce qui se passe au Sénégal c est la même chose dans tous les pays francophones. Alors qu en Inde durant les mêmes années ils ont investi massivement dans l éducation. Résultat : ils ont des ingénieurs dans tous les domaines.
Nous pour dire merde a la France et essayer autre chose, on devrait enseigner les mathématiques dans toutes les classes en wolof. Rien que ça. Pas besoin de bouleverser tout le reste. Rien que les mathématiques et l informatique.
On a cessé de parler français le jour où le « symbole » a disparu des cours de récréation c’est à dire au début des années 1980.