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"C’est quoi le projet ? Monsieur le Premier ministre", Elimane H. KANE

Je suis aujourd’hui tenté faire à Monsieur Ousmane Sonko la même réflexion que j’avais faite à Monsieur Macky Sall quand ce dernier avait commencé de poser des actes dans le sens de la restriction de l’espace public : le Sénégal est une République qui a définitivement et résolument choisi la démocratie et l’expression de la pluralité comme mode de vie collective. Tout projet politique de construction nationale devrait intégrer cet impératif, pour prospérer et nul ne peut nous imposer un pouvoir dirigiste, animé par une pensée unique. Le Sénégal n’est pas de ce mode! La liberté et la contradiction sont l’inspiration et l’expiration du sénégalais moyen. Les sénégalais n’accepteront jamais de se soumettre à la tyrannie, encore moins de se taire face à l’abus de pouvoir.

Le débat politique a toujours été épique et parfois très violent au fil de la trajectoire de notre quête démocratique, mais le Sénégal a toujours su résister pour éviter de basculer dans le chaos ou un régime dictatorial. Les conditions et péripéties qui ont conduit le PASTEF au pouvoir illustrent cette capacité collective à faire face aux abus de pouvoirs et autres tentatives de destabilisation du pays. Cette résistance n’a jamais été une lutte exclusive de camps politiques partisans mais a toujours mobilisé la majorité des citoyens non partisans et de l’opinion publique indépendante. A date l’exceptionnelle mobilisation des forces vives de la nation pour barrer la route au Président Macky Sall dans sa tentative de reporter l’élection présidentielle de 2024, pendant que le principal parti d’opposition était décapité et des centaines de ses membres incarcérés.

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Il me semble donc nécessaire, à ce stade. d’ exprimer clairement mon indignation après avoir suivi le Premier ministre dans deux sorties consécutives à l’Assemblée nationale promettre l’ « assainissement de l’espace politique, si nécessaire au forceps » et annoncer l’« effacement » de certains intervenants dans les médias qui seraient selon lui au service d’adversaires politiques cachés.

Ces paroles sont d’une gravité évidente car représentant des accusations publiques proférées par une autorité dépositaire de certains pouvoirs de président de la République et qui dispose de l’administration, y compris les forces de défense et de sécurité et l’administration judiciaire au parquet.
La dernière sortie de Monsieur Sonko, premier ministre du Sénégal et président du PASTEF lors de laquelle il s’est aussi attaqué à certains magistrats et institutions judiciaires est davantage préoccupante pour tout citoyen sensible au principe d’équilibre des pouvoir et de respect des institutions constitutionnelles dont les cours et tribunaux font partie.

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Certes, la société sénégalaise a subi un récent traumatisme politico-social collectif et plus exacerbé chez certains qui ont connu des brimades et portent encore des séquelles dans leur chair et leur subconscient. A défaut d’une sublimation de cette énergie psychique vers l’effort de transformation du pays, le traitement collectif est nécessaire pour éviter le phénomène de transfert des ressentis non encore vidés à travers des mécanismes revanchards. Seule une justice équitable et rigoureuse et des mécanismes de concertation favorisant les groupes de parole peuvent aider à guérir le Sénégal de cette pathologie.

Pour éviter la répétition de l’escalade de l’injustice et l’abus de pouvoir il est important que les citoyens tirent la sonnette d’alarme pour inviter Monsieur Ousmane Sonko à plus de retenue et à adopter une posture Républicaine qu’exige sa fonction de premier ministre.

Le gouvernement qu’il dirige est surtout attendu sur les sentiers urgents et insidieux de la souveraineté économique et de la Refondation de la République qui sont le socle de la Vision de l’Agenda National de Transformation du Sénégal à l’horizon 2050.
L’action du gouvernement qu’il dirige dans ce contexte de morosité économique, de déliquescence du tissu social, de crise financière et budgétaire qui limite les marges de manœuvre de l’Etat, ne permet pas des errements, encore moins le temps et l’énergie perdus dans des querelles crypto-personnelles qui emballent les médias et occupent l’appareil judiciaire déjà entamé par le déficit de personnel accentué par la grève des greffiers. Pendant ce temps, la majorité des populations, fatiguée par la précarité économique et la rareté des revenus, n’a plus le luxe d’attendre.

Nous vous invitons, Monsieur le premier ministre, à faire davantage FOCUS sur l’essentiel, c’est à dire l’animation d’une dynamique gouvernementale efficiente et décisive, en mobilisant les sénégalais, et tous les sénégalais, autour de la Vision par laquelle le Président de la république Bassirou Diomaye Faye propose un nouveau contrat social avec les sénégalais.
Le projet doit rester la transformation systémique du Sénégal et nos contradictions intelligemment assumées sont le moteur du progrès social collectif et durable.

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15 commentaires

  1. KNM

    Paroles de NAFEKH, soyez sérieux dans vos contributions. Le Sénégal ne sera jamais un pays de dictatures, on est démocratie dans l’art du respect de l’autre. Arrêter vos mesquineries.


  2. citoyen

    Je pense que le Sénégal est livré à lui-même, et que depuis le départ de Senghor, tous les dirigeants ont échoué. C’est factuel. Pourquoi ? Chacun aura sa réponse.

    Une chose est sûre, l’anarchie règne, l’indiscipline règne, les incivilités règnent, les insultes règnent, la mendicité règne, les escroqueries règnent, etc.

    La jeunesse désespérée rêve de quitter son pays ou croit aux rêves de dirigeants qui font des promesses intenables.

    Je suis extrêmement déçu qu’au delà de manipulations, aucune personne, aucun électeur ne se pose la question de la moralité et de l’éthique de ceux qui constituent l’élite du pays.

    Si le peuple accepte ces compromissions avec la morale alors il ne vaut pas mieux que ceux qui mentent et pillent ce beau pays qui a finalement les dirigeants qu’ils méritent.

    Le Sénégal aurait maintenu ses acquis et garder la bonne trajectoire après l’indépendance, il serait aujourd’hui cité comme la référence en Afrique. Mais pouvait-il faire mieux ? Je ne sais pas, mais quel gâchis.

    J’ai fait mon deuil depuis très longtemps de la compétence en face d’une responsabilité. Ce n’est pas un question de partis, c’est une réalité que j’observe quotidien : dans la circulation, dans l’établissement de documents, dans le vite de lois par des personnes qui ne peuvent lire la langue dans laquelle est rédigée la loi, des personnes qui partent en missions touristiques dès qu’elles peuvent, qui draguent des femmes mariées et qui disent à la femme que ce n’est pas grave ou qu’elle est impolie quand elle recadre l’importun, etc.

    Qu’en est-il quand il s’agit d’argent où la tentation est immense et où visiblement tout le monde se retrouve en transe à en perdre la raison ?

    La solution est finalement s’isoler et de se dire qu’après tout les gens sont heureux ainsi et que cela ne sert à rien de les juger ou les raisonner et que c’est nous les problème !


  3. Malick sow

    Va te faire foutre tu nous baver dessus donc on va laisser les gens mal poli polier l’espace public conard


  4. Jules

    Je ne comprend pas que vous vous acharnez sur Sonko en oubliant les pleutres tapis dans l’ombre.Ces gens là font tout pour mener le pays dans le chaos.Le pays a retrouvé son calme et c’est ce que souhaite nos papas,mamans,marabouts,enfants,frères et soeurs on a assez des grenades et tueries de toutes sortes.

    Les médias nous prennent en otage avec ces multitudes de plumes subjectives.Vraiement les sénégalais ont assez de voir notre premier ministre accusé de tous les maux dont souffre le pays.On nous parle de démocratie alors que nous avons à présent l’une des meilleurs au monde.Regardez ce qui se passe en europe, aux USA, en Israel gaza etc…La masse silencieuse est très très « inmanupilable ».


  5. Malick Ndiaye

    Sa reflexion négative sur Sonko c’est juste de la diversion. Il fait partie du groupe qui a œuvré activement sur le neddo de Macky qu’il a même cité pour nous dérouter. Siivez bien mon regard pour débusque tousr ces ethnicistes cachés et encouragés.


  6. Traore

    L’anarchie ne développe aucun pays il faut aller travailler les passes à la caisse sont finies et on clouera le bec de toute cette vermine


  7. Kassamouna

    Ce que j’ai remarqué c’est que toute la société civile à une dent contre le régime Diomaye Sonko. J’en déduis qu’ils étaient tous sous perfusion du temps de macky le fugitif, carnassier de nos derniers.


  8. Cheikh Ndiaye

    Demande une audience c’est bien parfois d’avoir un tête à tête pour mieux se comprendre


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