Candidature de Hott à la présidence de la BAD .. Diagnostic d’un revers diplomatique…

Le Sénégal a porté la candidature d’Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). L’homme, ancien vice-président de la BAD et ministre de l’Économie, semblait incarner une « continuité naturelle » dans la haute technocratie continentale. Le soutien présidentiel a été fort, visible, assumé.
Pourtant, dès le premier tour, la candidature s’effondre : 17,62 % des voix, 3e place. Le Mauritanien Sidi Ould Tah l’emporte au troisième tour. Ce résultat révèle non un simple revers électoral, mais une défaillance stratégique d’ensemble.
PROBLÈME : Une diplomatie prise de court, un État qui subit ses candidatures
1. Une candidature non choisie mais qui s’est imposée comme « naturelle » et donc sans processus interne
Aucun appel à candidatures. Aucun filtre. Aucun débat. La candidature Hott s’est imposée à tous y compris au Président Diomaye… Première erreur.
En démocratie, une nomination sans processus est une faiblesse, pas une force. Le gouvernement a cédé à la pression implicite de la « candidature évidente », refusant de jouer son rôle de sélectionneur stratégique.
2. Aucune construction de consensus sous-régional ou régional
La CEDEAO n’a pas été consultée. L’UEMOA non plus. Pas de coordination diplomatique préalable avec :
Le Nigéria (leader régional clé),
La Côte d’Ivoire (pays hôte de la BAD),
La Mauritanie (pays voisin et… concurrent),
Résultat : le Sénégal est apparu seul, sans coalition, sans ancrage régional.
C’est de la responsabilité du Sénégal de trouver des candidatures consensuelles CEDEAO ou tout au moins UEMOA.
3. Une absence totale de cartographie des équilibres politiques
Comme énoncer plus haut, il n y a aucune anticipation des intentions de candidatures voisines. Aucune stratégie de pré-négociation. Le gouvernement est entré en campagne sans reconnaissance du terrain. Pire : la Mauritanie, hors CEDEAO/UEMOA, a su bâtir un arc de soutien solide (Côte d’Ivoire, Congo-B, Arabie Saoudite, etc.).
4. L’exemple de la candidature de Diouf a la francophonie en 2000
La gestion de cette candidature rappelle l’épisode de 2000 où, après la défaite de Diouf, Chirac avait tenté d’imposer sa candidature à la tête de la Francophonie sans passer par le président Wade. Celui-ci avait eu la sagesse d’interrompre la dynamique médiatique, affirmant publiquement que le Sénégal « n’avait pas encore de candidat ». Il avait été critiqué certes et sévèrement même.. mais Chirac et Diouf avaient fini par le respecter et le solliciter pour porter officiellement la candidature. Il avait refusé le principe de la candidature naturelle, imposée – même s’il avait fini par la porter.
Seulement, avec le soutien de la France la candidature de Diouf avait passé comme lettre à la poste.
Néanmoins les autorités actuelles devraient intégrer cette donne et refuser les candidatures dites naturelles. Avant de porter une candidature il faut d’abord être mettre du choix.
IMPLICATIONS : Une crise de méthode, une alerte diplomatique
Perte de crédibilité stratégique dans les instances africaines ;
Affaiblissement du poids du Sénégal dans les négociations régionales ;
Message désastreux en interne : l’État semble incapable de protéger son autonomie de décision face aux candidatures auto-déclarées ;
Perte d’influence durable si cette méthode non maîtrisée se répète sur d’autres fronts (UA, AFD, FAO, etc.).
NÉCESSITÉ D’ACTION : Reprendre la main sur les candidatures nationales
1. Institutionnaliser un mécanisme de validation stratégique
Pourquoi pas un Comité national stratégique des candidatures internationales (CNSCI) qui aurait pour;
Objectif : Sélectionner, filtrer, prioriser et valider toute candidature de rang continental ou multilatéral à soumettre au Chef de l’Etat
2. Coordonner systématiquement au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO
Ne jamais engager une candidature sans diplomatie préparatoire,
Initier un pré-diagnostic des candidatures concurrentes pour éviter les chevauchements fratricides,
Prioriser la construction de candidatures régionales consensuelles.
3. Élaborer une cartographie permanente des blocs d’influence
Identifier les pays pivot par type d’élection (BAD, UA, FMI, etc.),
Créer un atlas des appuis disponibles, utilisable pour chaque échéance stratégique,
Assurer un lobbying diplomatique structuré et séquencé.
4. Refuser l’automatisme des candidatures “naturelles”
Une candidature n’est jamais « naturelle ». Elle est soit stratégique, soit faible.
L’État doit se libérer du chantage moral exercé par des profils techniques puissants. La souveraineté présidentielle ne peut être déléguée à la logique de CV.
Enfin, le cas Hott n’est pas un incident. C’est une alerte rouge sur l’état de notre diplomatie multilatérale. Si le Sénégal veut rester un État influent sur la scène continentale, il lui faut reconstruire une doctrine, un cadre, une méthode. Le prestige ne suffit plus. L’intention ne gagne pas. Seule la stratégie intégrée, cohérente, coordonnée permettra au Sénégal de revenir au centre du jeu africain.
Par Sadikh Diop
Oh! Maline, arrête de parler ainsi. Aucun rapport avec ce que tu dis et ce qui s’est passé.
Tirons les leçons de cet échec et préparons nous pour l’avenir.
Quel qu’un peut m’expliquer ce que c’est une diplomatie décadente ?
Qu’en dites vous des pays qui n’ont même pas participè, des candidats battus par le mauritanien et surtout celui de l’Afrique du Sud ? Sayez cohérents et logiques, à part la Mauritanie qui a gagné, aucun autre pays en Afrique n’a une diplomatie. Je me demande toujours pourquoi certains sénégalais sont simple d’esprit.
Mon cher, la présidence devait tourner, c’est connu. C’était au tour d’un pays non anglophone.
En réalité, le jeu tournait entre le sénégalais et le mauritanien qui avaient aussi les meilleurs profils. La suite a été édifiante.
Anna bayil feine, deile wakh lo xam. Comment tu peux parler de présidence tournante concernant la BAD, surtout pour nous parler danglophone et de nons anglophone
Le Mauritanien s’est logiquement imposé avec une solide expérience acquise à la BADEA , des soutiens de taille et une diplomatie bien outillée face à celle décadente du Sénégal
Je savais que Amadou Hott allait perdre. Il ne devait pas faire la politique avec Macky c est un bon Banquier mais le cas Macky l a sali. Aussi il traine des magouilles qui va le ratrapper. L avenir nous edifiera.
Tout est dit !
Da ngay doul rék !
Il ne faut pas être un demi Dieu pour savoir qu’il n’avait aucune chance.
Ça ne paye pas d’être dans un gouvernement de Macky Sall surtout quand les chiffres financiers sont falsifiés.
Qui va mettre à la tête d’une institution financière un falsificateur potentiel ?
Vérité des vérités !
Très bien vu. Factuel