Burkina Faso : Le rôle crucial des ponts aériens dans la lutte contre la faim
« Prendre l’avion pour transporter de la nourriture à ceux qui en ont besoin est la mission la plus enrichissante que j’aie jamais effectuée », déclare Christine Brown, pilote du Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS), à propos de son travail consistant à livrer l’aide du Programme alimentaire mondial (PAM), aux côtés des travailleurs humanitaires, dans certaines des zones les plus reculées, les plus touchées par l’insécurité alimentaire et les conflits du Burkina Faso.
« C’est déchirant de voir tous ces enfants là-bas et de savoir ce qu’ils traversent », dit-elle. Ce pays d’Afrique de l’Ouest est confronté à l’insécurité et à des besoins humanitaires considérables, ce qui rend le rôle de ces ponts aériens crucial pour atteindre des endroits trop dangereux pour être accessibles par la route.
« Sans ces ponts aériens, bon nombre de ces communautés n’auraient aucun autre moyen de survivre », estime Elvira Pruscini, Représentante et Directrice du PAM au Burkina Faso.
« Nous sommes littéralement une planche de salut pour des dizaines de milliers de personnes chaque mois, en assurant la livraison rapide d’une aide alimentaire et nutritionnelle vitale dans les zones les plus difficiles d’accès », ajoute-t-elle.
Chaque jour, des pilotes comme Mme Brown transportent environ six tonnes de nourriture – l’équivalent du poids d’un éléphant d’Afrique – vers le nord et l’est du Burkina Faso, où les chiffres de la faim sont les plus alarmants.
Les biens transportés par avion représentent un sixième du total mensuel de l’aide alimentaire et nutritionnelle que le PAM fournit aux communautés en situation d’insécurité alimentaire dans tout le pays, soit plus d’un demi-million de personnes en 2023.
Parmi les personnes aidées par les ponts aériens figurent des jeunes enfants, des femmes enceintes et allaitantes et des filles, qui sont souvent les plus vulnérables à la malnutrition, qui dépasse les niveaux d’urgence dans certains endroits.
Le changement climatique et la désertification, ainsi que la montée des conflits armés, ont intensifié les niveaux de faim. Plus de 2 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et quelque 2,7 millions sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.
« Sans l’aide du PAM, nous n’aurions rien à manger », explique Zourata, une mère de six enfants qui vit dans la ville de Titao, au nord du pays, entourée de groupes armés et sans aucun moyen de cultiver la terre.