Barthélemy Dias contre Ousmane Sonko ou le dilemme du prisonnier

Les économistes utilisent la théorie des jeux pour étudier les comportements stratégiques et analyser l’interaction entre les agents économiques (individus, entreprises, pays, partis politiques, etc.).

Le dilemme du prisonnier décrit la situation de deux prisonniers (ou suspects) qui sont interrogés séparément sans que personne d’entre eux ne sache ce que l’autre dit (ou va dire) aux enquêteurs. C’est la description d’une situation dans laquelle l’intérêt individuel s’oppose à l’intérêt collectif et où on peut assister à une coopération entre les deux concernés ou à une dénonciation mutuelle ou de l’un par l’autre (on parle de trahison).

Ce qui fait de Sonko et Barthelemy Dias de bons exemples d’application, c’est que BARTH est menacé par l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf qui n’est pas encore vidée par la justice alors que SONKO est impliqué dans des procès pour diffamation et viol présumé.

Le dilemme du prisonnier prévoit 3 possibilités:

1. ils coopèrent et dans ce cas ils s’en sortent avec des peines légères (qui ne font pas perdre un mandat de maire et qui n’empêchent pas de se présenter à l’élection présidentielle);

2. l’un dénonce l’autre et celui qui dénonce est libéré alors que l’autre va en prison(non lieu pour l’un et condamnation faisant perdre ses droits civiques à l’autre);

3. chacun dénonce (ou trahit) l’autre et ils sont tous les deux condamnés et emprisonnés (plus de mairie et pas de palais).

Les déclarations croisées des deux hommes politiques laissent croire qu’ils s’acheminent tout droit vers la troisième option qui serait fatale pour eux.

Ousmane Sonko (OS) est gênant comme un OS dans la gorge de ses adversaires et Barthélémy (Bar-thé-lait-mie) a grandi dans la politique et peut donc tromper son monde en entrant dans un BAR pour n’y boire que du THÉ et du LAIT et ensuite constituer la MIE de pain (ñuuxit en wolof) qui peut ôter l’OS de la gorge des adversaires de Sonko.

La solution à ce dilemme viendra de la capacité des deux responsables politiques à ne pas passer au jeu de la « poule mouillée » encore appelé « chicken game » où deux automobilistes foncent l’un sur l’autre sachant que celui qui dévie en premier est considéré comme la poule mouillée.
Le problème c’est que personne ne voudra être la poule mouillée alors que cette poule mouillée qui va se sauver et sauver son vis-à-vis.

Pr Abou KANE
FASEG/UCAD