« Barth-Sonko : Le clash était bien prévisible ! »

Barthélémy Dias et Ousmane sont deux jeunes loups politiques aux dents longues. Tous les deux sont pleins d’ambition quant à leur rêve de diriger un jour le Sénégal.

Objectivement, Ousmane Sonko pèse plus lourd que Barthélémy sur le plan de la représentativité électorale nationale. Mais le maire de Dakar garde un avantage non négligeable ; celui d’être à la tête d’une ville où il compte beaucoup de militants et qui pèse quelques 50 milliards de budget.

D’ailleurs la grosse faute stratégique de Sonko, c’est d’avoir laissé échapper la ville de Dakar qu’il pouvait remporter s’il n’avait pas été dribblé lors du choix des candidats aux dernières élections locales. Oui, Guy Marius Sagna aurait dû être envisagé pour Ziguinchor et il allait l’emporter. Si Sonko tenait aujourd’hui la capitale, il aurait gagné davantage en termes de considération auprès de la communauté internationale et cela pourrait lui faciliter sa conquête du pouvoir car Dakar serait pour lui, un autre moyen de pression du pouvoir et un réel tremplin à l’international.

Khalifa Sall étant inéligible jusqu’à son improbable amnistie, Ousmane Sonko a accepté que Barth lui ravisse la vedette de la légitimité, et donc il lui a laissé le boulevard concevant pour lui le fait de garder jalousement cette grande ville pour Khalifa Sall ou, au pire des cas, pour lui-même s’il arrivait que l’ancien maire de Dakar ne faisait pas l’objet de candidature à l’élection présidentielle de 2024.

Donc disons le tout de suite, le plan B des socialistes sous la conduite de Khalifa, n’est autre que Barthélémy Dias. Il n’est pas gratuitement devenu dur contre Sonko. Barthélémy Dias engage un conflit politico stratégique avec Ousmane Sonko afin de tirer la couverture du côté des caciques du PS pour les fatidiques joutes qui se profilent. Il est donc clair suivant l’édile de la capitale, qu’il n’est pas question de se ranger derrière un homme qui est arrivé en politique bien après son mentor et lui.

Et tel que le contexte s’est présenté avec la coalition Yewwi Askan Wi, on avait l’impression qu’Ousmane Sonko était le numéro 1 de l’ensemble des leaders qui composent l’entité. Le temps pressant et jouant à la défaveur des ambitieux de l’aile dure du parti socialiste, le dernier forum de Dakar sous la houlette du maire Dias était pour lui une occasion de poser le premier jalon de la rupture avec Sonko. Frontalement !

Au demeurant, inviter le président Macky Sall à cet événement était un acte fort significatif aux yeux des observateurs. Informé de l’audace du jeune maire de Dakar d’inviter le chef de l’État malgré les déboires judiciaires vécues par Khalifa dans un passé récent, il était clair que l’actuel maire de Ziguinchor ne serait jamais au rendez-vous.

Macky Sall n’est donc pas l’initiateur de la rupture. Il n’est pas aussi l’artisan de la division Barth-Sonko. Il n’a fait que profiter de la brèche et venir se positionner, honoré pour son grade et tranquille comme spectateur d’un jeu où il aura gagné plus qu’il n’aura perdu. En bête politique rompu à la tâche, le fils spirituel du président Wade profita à satiété de l’occasion ! Quoi qu’il en soit, Barthélémy Dias et Khalifa Sall ne pourront jamais être amis ou alliés d’un Macky Sall dont ils gardent un amer souvenir et face à qui ils veulent tellement prendre leur revanche. Au sens politique du terme. Voilà l’histoire.

Entre Ousmane Sonko et Barthélémy Dias, tout semble fini et le combat ne fait que commencer. Khalifa Sall, dans l’espoir d’une amnistie, n’a aucun intérêt à intervenir entre les deux jeunes antagonistes. Il suit de près cependant. Car il est évident qu’il souhaite candidater à la prochaine présidentielle. S’il n’a pas la chance d’être réhabilité par la justice, Barthélémy sera porté par les socialistes radicaux comme candidat. Ils tenteront de conserver Dakar et de colmater à l’intérieur du pays afin de pousser Macky Sall au second tour et remporter les élections eux-mêmes ou se ranger derrière le candidat de l’opposition le mieux placé pour enfin négocier et remettre les choses en ordre. Le vainqueur pourrait bien être Sonko si par extraordinaire il était éligible. Cette réalité est indéniable. N’en déplaise à ceux qui ne veulent l’entendre.

Tout compte fait, les deux coalitions les mieux placées pour affaiblir celle de Macky Sall sont celle conduite par Khalifa Sall et celle amenée par Ousmane Sonko. C’est ça l’enjeu du conflit entre Barthélémy Dias et Ousmane Sonko !

* Par Mamadou Biguine Gueye.
Journaliste consultant en communication

3 COMMENTAIRES
  • Macky sall

    Sama bopa malaguenal dou bagne nala c’est tout juste ce qui c’est passer et aussi c’est la politique barthelemy est n’ai de l’argent du politique est baptiser de la politique.

  • Lamine Diop

    Il faut retourner à l’école
    Le texte est mal construit et les arguments ne tiennent la route.

    • gueyemamadoubiguine@gmail.com

      C toi qui doit retourner à l’école. Ça veut dire quoi  » le texte est mal construit ». Quels arguments ? Apprenez à éviter méchanceté et jalousie. Le texte de ce mec est pertinent et bien conçu

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