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Autoroutes de l’eau au Sénégal : La Banque mondiale entre en action et établit des règles strictes pour la passation des marchés

Autoroutes de l’eau au Sénégal : La Banque mondiale entre en action et établit des règles strictes pour la passation des marchés

Le 13 septembre 2024, Cheikh Tidiane Dièye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Sénégal, a présidé la cérémonie inaugurant une plateforme de financement destinée au Programme national de Sécurité de l’Eau et à la première phase des Autoroutes de l’Eau. Ce projet, d’une valeur globale de 3 500 milliards de FCFA, a pour but de garantir un accès universel à l’eau potable au Sénégal tout en soutenant l’agriculture pour atteindre une souveraineté alimentaire.

Entre 2024 et 2028, le projet de Sécurité de l’Eau au Sénégal (P178673), financé par un crédit de la Banque mondiale, vise à renforcer les infrastructures d’assainissement et à sécuriser l’approvisionnement en eau. En parallèle, ce projet reflète la manière dont la Banque mondiale supervise des projets d’envergure en assurant un cadre rigoureux pour la passation des marchés et la bonne gouvernance.

1. Les Règles de la Passation des Marchés

1.1. Règlement de Passation des Marchés de la Banque Mondiale

La passation des marchés pour ce projet suit les directives strictes établies par le Règlement de Passation des Marchés de la Banque mondiale, daté de novembre 2020. Ce règlement s’applique à tous les projets financés par la Banque mondiale afin de garantir que les contrats attribués respectent les principes de transparence, de concurrence, et de responsabilité. Cela implique que toutes les procédures de passation des marchés doivent suivre un processus compétitif ouvert, sauf dans les cas où la Banque mondiale approuve une entente directe.

1.2. Méthodes de Passation des Marchés

Différentes méthodes de passation des marchés sont utilisées en fonction de la nature et du montant du marché :

  • Appel d’Offres International (AOI) : Utilisé pour les contrats dont la valeur dépasse 15 millions de dollars USD.
  • Appel d’Offres National (AON) : Appliqué pour les contrats inférieurs à 15 millions de dollars USD.
  • Consultants Individuels : Dans le cas des services nécessitant un consultant individuel, une comparaison entre au moins trois Curriculum Vitae (CV) est effectuée pour des contrats en dessous de 100 000 USD.
  • Sélection Fondée sur les Qualifications des Consultants (SQC) : Utilisée pour les firmes de consultants avec des contrats allant jusqu’à 300 000 USD.

1.3. Contrôle et Revue par la Banque Mondiale

La Banque mondiale exerce une supervision rigoureuse des contrats soumis à la revue a priori. Cette surveillance se fait par l’intermédiaire de la plateforme STEP (Système électronique de la Banque mondiale pour le suivi des transactions des marchés publics). Les documents des marchés sont insérés dans STEP et révisés par la Banque, garantissant que toutes les étapes du processus de passation respectent les normes internationales de bonne gouvernance.

2. Le Financement du Projet

Le financement total du projet « Sécurité de l’Eau au Sénégal » s’élève à 500 millions de dollars USD, avec une avance de préparation de 5,096 millions USD. Cette avance est dédiée aux études préparatoires, à la mise en place des stratégies de gestion et à l’acquisition de services de consultants pour permettre l’avancement des travaux dans des délais optimaux.

Les principaux bénéficiaires de ce financement sont les institutions locales comme la Cellule de Planification, de Coordination et de Suivi des Programmes (CPCSP) au sein du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement du Sénégal, ainsi que d’autres agences exécutives responsables de la mise en œuvre des composantes du projet.

3. Fonctionnement et Composantes du Projet

Le projet se divise en plusieurs composantes clés visant à résoudre les défis de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement dans les zones les plus critiques au Sénégal.

3.1. Diversification et Développement des Ressources en Eau

Cette composante comprend des travaux de grande envergure comme la réhabilitation du barrage de Panthior et la création de nouvelles infrastructures pour la recharge des nappes phréatiques dans des zones agricoles critiques telles que la vallée de Bayti et la vallée de Diender. Les contrats de travaux dans ce cadre atteignent des montants allant de 160 000 à plus de 5 millions USD.

3.2. Amélioration des Services d’Assainissement

Une autre composante clé est l’amélioration des infrastructures d’assainissement, notamment la construction de réseaux d’assainissement dans les zones ouest et centre du Sénégal. Ces contrats, estimés à plus de 45 millions USD, concernent la collecte et le traitement des eaux usées pour les zones urbaines et rurales, contribuant à la sécurité sanitaire et à la préservation de l’environnement.

4. Durées et Délai de Mise en Œuvre

La période de mise en œuvre du projet s’étend de 2024 à 2028, avec des jalons clés pour chaque phase du projet :

  • 2024-2025 : Études de faisabilité, passation des marchés pour les services de consultants et acquisition des biens essentiels (matériels informatiques, véhicules, etc.).
  • 2025-2026 : Réalisation des travaux d’infrastructures majeurs tels que la réhabilitation des barrages, la construction des réseaux d’assainissement et la mise en place des structures de gestion de l’eau.
  • 2027-2028 : Supervision des travaux, finalisation des projets pilotes, et mise en œuvre des recommandations finales des consultants.

5. Supervision et Contrôle de la Banque Mondiale

La Banque mondiale joue un rôle de supervision clé dans ce projet, particulièrement sur les aspects financiers et contractuels. La passation des marchés fait l’objet de revues techniques rigoureuses, que ce soit a priori ou a posteriori, garantissant que les fonds alloués sont utilisés de manière efficiente et transparente.

6. Autres Aspects Importants

En plus des grandes lignes de la passation des marchés et du financement, la Banque mondiale met en avant plusieurs autres aspects dans ses projets :

  • Engagement des parties prenantes : La participation active des citoyens et des communautés locales est encouragée dans les projets financés par la Banque mondiale. Cela permet de s’assurer que les besoins locaux sont pris en compte.
  • Durabilité environnementale : Le projet inclut des études d’impact environnemental et social (EIES) qui sont obligatoires avant toute mise en œuvre des grands travaux.
  • Renforcement des capacités : Des formations techniques et un renforcement des capacités locales sont prévus pour assurer la pérennité des infrastructures mises en place.
2 COMMENTAIRES
  • bg

    patience rek deuk bi dina nekh inch allah

  • Cheikh Tourè

    Dieu est grand

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