L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, a récemment exposé une analyse critique de la politique étrangère occidentale lors de plusieurs interventions. D’après une retranscription de l’agence Anadolu, il considère que la France et ses alliés s’enlisent dans des conflits au Sahel, en Ukraine et à Gaza en répétant les mêmes erreurs.
Lors d’une intervention télévisée, Dominique de Villepin a estimé que les récits occidentaux sur les conflits actuels conduisent à des impasses. « Nous fabriquons des ennemis encore plus puissants que ceux qui existent dans des guerres non seulement ingagnables, mais absurdes », a-t-il déclaré. Il a également noté que de nombreuses sociétés dans les pays arabes demeurent profondément conservatrices, un fait qui, selon lui, doit être pris en compte.
Faisant un parallèle entre la situation au Sahel et l’intervention en Afghanistan, il a critiqué les opérations menées « sans aucune concertation avec les pays voisins ». Pour l’ancien chef du gouvernement français, « la France, en tant qu’ancienne puissance coloniale dans ces pays d’Afrique n’est pas la mieux placée pour intervenir ». Il préconise une approche basée sur la coopération avec les acteurs régionaux, affirmant : « Nous avons la possibilité d’agir en liaison avec les puissances régionales ».
Concernant le dossier ukrainien, sa position est mesurée. Il se prononce en faveur d’un soutien à la résistance de l’Ukraine tout en alertant sur les dangers d’une implication militaire directe de l’Occident. « Nous ne devons pas entrer dans la guerre », a-t-il insisté, ajoutant que « la guerre ne résoudra rien » et plaidant pour une solution diplomatique.
Sur le conflit à Gaza, Dominique de Villepin a utilisé des termes forts, accusant le président Emmanuel Macron et les dirigeants européens de ne « pas avoir tout fait » pour éviter une crise humanitaire majeure. « Devant l’Histoire, il faudra qu’ils expliquent pourquoi ils n’ont pas osé franchir certains pas », a-t-il averti, faisant référence à un « tribunal de l’Histoire ». S’il a qualifié la reconnaissance de l’État de Palestine par la France de « décision importante », il a appelé à une diplomatie plus courageuse.
À l’approche de l’élection présidentielle de 2027 en France, il considère ce scrutin comme un « rendez-vous déterminant ». Il a exprimé son inquiétude quant à une éventuelle victoire du Rassemblement National (RN), qui, selon ses dires, affaiblirait l’ensemble du continent : « Si le RN est élu en France, toute l’Europe tombera, toute l’Europe sera gagnée par le populisme ».
